Promu capitaine d’équipe des Lions indomptables du Cameroun par Hugo Broos, lors des deux dernières rencontres disputées face au Gabon et à la Gambie, Benjamin Moukandjo, qui a été buteur dans ce duel gagné deux buts à zéro contre les Gambiens, s’est livré en exclusivité au quotidien algérien le Buteur et évoque cette confrontation au sommet qui mettra aux prises deux grandes nations du football africain dans une explication qui pourrait s’avérer importante pour la suite du parcours des deux formations compte tenu de l’impact mental que revêt cette première sortie. Entretien !
Tout d’abord à Lorient ça va mal, malgré ce beau succès contre Lyon et cette victoire face à Lille…
Je pense qu’on a mal débuté la saison mais on est en train de se rattraper tout doucement, on a battu Lyon qui n’est pas facile à battre. On a des capacités dans notre effectif pour faire largement mieux. L’important était de stopper l’hémorragie de début de saison et aujourd’hui, c’est chose faite.
On a retrouvé la confiance, j’espère que cette victoire face à l’OL sera l’élément déclencheur d’une meilleure saison parce qu’on mérite bien mieux que ceux qu’on a réalisés jusqu’ici. Personnellement, je pense que lorsqu’on n’est pas bien dans sa tête c’est plus difficile de trouver le chemin des filets mais je ne doute pas, j’ai envie de faire mieux que la saison passée.
Bien sûr, si on vous a appelé c’est pour avoir votre avis sur ce match Algérie-Cameroun du 9 octobre prochain, comment le voyez-vous ?
Ça va être un match compliqué, c’est sûr. Vous savez, on respecte énormément cette équipe d’Algérie qui est aussi respectée en Afrique, mais le respect ne signifie pas craindre l’adversaire. Donc voilà, on respecte cette équipe d’Algérie mais ne la craint pas ! Il est clair que nous allons venir en Algérie avec l’objectif de réaliser un bon résultat et avec l’esprit de gagne.
Mesloub affirme que vous êtes un buteur capable de plier un match, votre réaction ?
(Rires) je le répète, on s’attend à un match très difficile, ça c’est sûr, mais je pense que nous n’avons aucune appréhension, après il n’y a pas que moi, je vous conseille de craindre l’équipe du Cameroun (il recommence à rire).
Walid Mesloub, votre coéquipier, avance que vous avez commencé à vous chamailler déjà…
(Il rit franchement), oui, on parle souvent de ce match, et puis j’ai la chance de partager la même chambre avec Walid lors des mises au vert et les stages de préparation, donc dès qu’on a su le tirage, on a commencé à parler de ce premier match. Comme je viens de le dire, Mesloub est mon coéquipier, c’est mon ami mais pendant les 90 minutes du match, on risque de ne plus l’être (rires) mais bon c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup comme d’autres joueurs algériens à l’image de Yacine Brahimi que j’ai connu à Rennes, donc ce sont des gens que j’aime bien. Maintenant, on sait que pour battre cette équipe d’Algérie il va falloir être très concentrés et donner tout ce qu’on a parce qu’on sait que ça va être un match passionnant et très difficile.
Que pensez-vous de votre coéquipier à Lorient ?
Franchement, c’est une très bonne personne, je suis certes son coéquipier mais Walid est aussi quelqu’un que j’apprécie. Sur le terrain, c’est un joueur de qualité techniquement, il est au-dessus. C’est un joueur que j’admire beaucoup.
En plus de Walid, vous connaissez Brahimi et d’autres Algériens, ça va être un match entre potes, on va dire ?
Un match entre copains, non ! Parce que lorsqu’on pense de la sorte, cela sous-entend que ça va être un match amical, alors qu’au bout, il y a une qualification en Coupe du monde, voilà comme j’ai dit on est des amis, des copains mais on aura tous à cœur de gagner ce match, chacun de nous défendre fièrement les couleurs de son pays. Donc voilà, pendant ces 90 minutes, on ne sera pas des ennemis mais des adversaires. Après, c’est clair, en fin de match, on retrouvera cette amitié qui nous lie depuis quelques années.
Quels sont les joueurs algériens que vous connaissez et avec qui vous avez parlé de ce match ?
Je connais Ryad Boudebouz que je croise souvent en Ligue 1 et avec qui je m’entends très bien. J’ai eu aussi l’occasion de parler de ce match avec Riyad Mahrez parce que c’est un très bon ami à Mesloub. On rigole beaucoup, on se chamaille, mais c’est de bonne guerre, c’est un match important pour les deux pays. Le peuple attend beaucoup de nous, c’est le football, on va se battre pendant le match et après on redeviendra des frères.
L’Algérie marque beaucoup de buts à la maison, ce potentiel offensif algérien vous fait peur ?
Je ne dirai pas qu’elle nous fait peur parce que nous aussi on est solides derrière. Après, bien sûr, cette attaque est composée de joueurs de grandes qualités qui évoluent dans le meilleur championnat du monde et dans des grands clubs. Maintenant, nous aussi on a des valeurs, le Cameroun, c’est une équipe, un collectif par des individualités (il rit franchement). On sera 23 Lions à venir en Algérie pour essayer de gagner ce match.
Sincèrement, la situation de Yacine Brahimi qui ne joue pas avec Porto vous soulage en tant qu’adversaire, sachant que vous l’avez connu à Rennes…
Ça me soulage non, parce que je sais que ça ne va pas le fragiliser parce que même lorsqu’on ne joue pas trop dans son club, dès qu’on endosse le maillot de la sélection, on se donne à cent pour cent. Maintenant, c’est clair que Yacine est quelqu’un qui peut faire la différence mais on ne le craint pas. Il y a un respect mutuel entre les joueurs des deux camps. Demandez à vos joueurs ce qu’ils pensent des Lions du Cameroun et vous allez vous rendre compte qu’ils nous respectent, mais sans nous craindre.
Vous n’avez peur de personne d’accord mais l’Algérie reste invincible à Blida, avez-vous eu écho de l’ambiance du stade Tchaker ?
Oui, j’en ai parlé avec Walid, à chaque fois qu’il est de retour de sélection, il me disait que c’était une ambiance très chaude. Après, vous savez, quand on est professionnels et qu’on a l’habitude de jouer dans des stades pleins, on ne se fait pas de soucis à ce niveau-là. Je pense que ça ne va pas nous handicaper, on est des Lions, on aime des stades comme Blida. C’est vrai que le public sera derrière son équipe mais cela nous encouragera à mettre en place ce que le coach nous demandera de faire. Mais bon, j’espère qu’il y aura un grand match parce que là, il s’agit de grandes nations du football.
Vous avez la chance de compter sur un entraineur qui connaît bien le football algérien.
Exactement ! Hugo Broos fait partie des avantages qu’on a avant ce match. On a un entraineur qui connaît pas mal de choses sur cette équipe d’Algérie. Mais bon, ne me demandez pas comment on va jouer (rires).
Merci Benjamin et bonne chance avec Lorient.
Merci, rendez-vous est pris à Blida (rires) et que le meilleur gagne