Paris sportifs : un président de club tué après la défaite de son équipe

Les matchs truqués et les paris truqués conduisent à la grande criminalité. C'est ce qui est arrivé à Edgar Paez, le Président de Tigres FC, une équipe de la deuxième division colombienne. Il a été tragiquement assassiné il y a trois jours par deux hommes en moto après la défaite de son équipe contre l'Atlético de Cali (3-2).

Il rentrait chez lui avec sa fille qui conduisait la Mazda 2 familiale, quand il a été pris pour cible et a reçu quatre balles de pistolet.

Le journal colombien El Tiempo évoque plusieurs hypothèses quant au mobile du meurtre, notamment des paris sportifs truqués, mais pour l'instant, aucune certitude n'a été établie. Cette tragédie soulève une fois de plus les problèmes liés aux matchs truqués et à la criminalité qui peut découler de telles pratiques dans le monde du sport.

Le samedi 23 septembre, Edgar Páez, président du club Tigres de Bogotá, a été assassiné après le match que son équipe a disputé contre l'Atlético de Cali.

Après la fin du match, qu'ils ont perdu, Édgar Páez est sorti du stade avec l'une de ses trois filles à bord d'une Mazda 2. La femme conduisait pour le ramener chez lui. Alors qu'ils étaient en route, deux hommes à moto blanche ont ouvert le feu sur Páez à trois reprises.

Selon le rapport de la Police Métropolitaine de Bogotá, il a été touché par des balles au thorax, au cou et au crâne. Il a été transporté à la Clinique Méderi, où il est décédé.

La première question des autorités après cet incident a été de savoir si Édgar Páez avait des ennemis. La famille a répondu que non. Cependant, son frère, Wilson Páez, a mentionné son travail en tant que détective du DAS et enquêteur de la Fiscalía.

"Mon frère était calme. Disons que compte tenu de son parcours de vie et de ses emplois, il restait toujours des choses en suspens. Il a été fonctionnaire du DAS, fonctionnaire de la Fiscalía et avocat pendant de nombreuses années, mais ces derniers temps, il ne nous avait pas manifesté de préoccupations majeures", a déclaré Wilson à Citytv.

Une figure importante dans l'enquête est Luis Caicedo, un trafiquant de drogue qui a été extradé aux États-Unis puis expulsé en Colombie.

Tant Caicedo que Páez partageaient la même passion : leur amour pour l'équipe de Santa Fe. En fait, Caicedo était associé au club dont Páez faisait partie du conseil d'administration dans les années 90, selon l'Unité d'Investigation de EL TIEMPO.

Le journal El Espectador a souligné qu'à un moment donné, Édgar avait été approché en tant qu'investisseur pour Independiente Santa Fe, à la même époque où, selon les révélations de l'Unité d'Investigation de EL TIEMPO en juillet 2021, de l'argent du trafic de drogue avait infiltré le populaire club de la capitale.

De plus, un enquêteur judiciaire a déclaré à ce journal que l'homme d'affaires avait fait l'objet d'une ancienne enquête pour blanchiment d'argent (dans laquelle un autre dirigeant sportif est impliqué) datant de 2010 et qui semble n'avoir pas abouti.

"Depuis les États-Unis, il a été signalé que (Julio) Lozano Pirateque, Claudio Javier Silva Otálora et (Luis) Caicedo Velandia avaient des liens avec l'équipe de football de la capitale et avec le blanchiment de 1,5 milliard de dollars. Le mécanisme aurait été la fausse vente d'émeraudes et les investissements de prête-noms qui ont pénétré le club", avait révélé alors.

Les autorités ont signalé que le meurtre aurait pu être motivé par des paris sportifs (auxquels Páez n'avait rien à voir).

La famille de Páez a également déclaré que le dirigeant n'était pas impliqué dans les paris. Son frère a déclaré qu'il ne leur avait pas manifesté de préoccupations majeures récemment.