Pierre Semengue déclare la guerre aux arbitres corrompus

Corruption, partialité, médiocrité et baisse de niveau des arbitres sont les maux qui minent la phase retour des Championnats de football professionnels Ligue 1 et Ligue 2. Les clubs, les spectateurs, et même les organisateurs ont fait cet amer constat. En réaction, le Général Pierre Semengue, Président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) a convoqué les arbitres pour une réunion de mise en garde tenue hier mardi 14 juin 2016 au siège de la LFPC à Yaoundé.

Au cours de cette rencontre, Thérèse Manguelé, Secrétaire Général de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun a directement appuyé là où ça fait mal. «L’équité et l’objectivité sont en train de disparaître de nos compétitions, pour laisser place à l’iniquité, la suspicion, les passe-droits et toutes sortes de comportements contraires à l’éthique», a-t-elle déclaré.

Nous vous invitons à lire ci-dessous, l’intégralité du discours pas du tout tendre du Secrétaire Général de la LFPC.

MÉMO SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

RENCONTRE AVEC LES ARBITRES DE LIGUE 1 ET LIGUE 2

YAOUNDÉ - 14 JUIN 2016

Mesdames, Messieurs les Arbitres,

Le Président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun a entrepris une campagne de charme auprès des entreprises pour le financement du Football. Ces entreprises conditionnent leur engagement auprès de la Ligue et des clubs à un certain nombre d’exigences. Ces exigences vont de l’amélioration de la gouvernance du football à l’amélioration des la qualité du spectacle. Inutile de vous dire que toutes ces exigences procèdent de l’amélioration de l’image du football d’élite auprès des partenaires éventuels.

Je dois dire que les arbitres sont un maillon essentiel de cette entreprise de crédibilisation de nos compétitions, au travers de leurs prestations quotidiennes. Ces prestations doivent être exemptes de tout reproche, dans la mesure où, les arbitres ont pour rôle de veiller au respect strict des lois du jeu, de faire valoir l’objectivité et l’équité.

Si en dehors de quelques cas isolés, la phase aller des championnats Ligue 1 et Ligue 2 s’est déroulée de manière satisfaisante, les évènements de ces dernières semaines nous font craindre une perversion totale des résultats de nos compétitions. L’équité et l’objectivité sont en train de disparaître de nos compétitions, pour laisser place à l’iniquité, la suspicion, les passe-droits et toutes sortes de comportements contraires à l’éthique.

Le résultat de cet état des choses est caractérisé par les fins de matches chaotiques dans la plupart des stades de la République, où la sécurité des acteurs (surtout la vôtre les arbitres) est très souvent mise en danger. Cette évolution négative causée par certains d’entre vous n’est pas de nature à donner à nos compétitions la crédibilité tant recherchée par notre président et exigée par des bailleurs de fonds nationaux et étrangers.

Je ne reviendrai pas sur le traitement financier qui est le vôtre depuis la mise en place de la LFPC. Il convient tout de même de relever que, de tous les acteurs du football professionnels, vous êtes les mieux lotis en matière de traitement financier. Il est donc anormal que les sacrifices des dirigeants de clubs et des joueurs soient annihilés par le comportement irresponsable de certains arbitres. Quelles que soient les motivations d’un tel comportement, je vous engage une ultime fois à préserver l’éthique dans nos championnats. La Ligue ne tolérera plus ces comportements qui datent d’une autre époque.

La Ligue de Football Professionnel du Cameroun ne saurait accepter que toute une entreprise de crédibilisation de ses activités soit ternie par quelques brebis galeuses, égoïstes, et sans sens de l’honneur. Il est en fait question de bâtir une image, celle qui redonnera au football camerounais son lustre d’antan.

L’administration de la Ligue prendra elle-même les mesures conservatoires qui s’imposeront en cas de récidive, avant toute autre instance compétente, car elle ne laissera pas ses compétitions être souillées par des comportements contraires à son code déontologique et éthique.

Je vous remercie