La Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) vient de franchir un pas décisif dans sa gouvernance interne. Lors de l'assemblée générale du 16 novembre 2024, tenue au centre de la CAF à Mbankomo près de Yaoundé, Samuel Eto'o a fait adopter une modification cruciale de ses statuts, permettant potentiellement de prolonger significativement son mandat présidentiel.
Jusqu'à présent, les statuts de la FECAFOOT prévoyaient un mandat présidentiel de 4 ans, renouvelable une seule fois, limitant thus la présidence à 8 ans. La nouvelle version autorise désormais trois mandats consécutifs, portant la durée maximale à 12 ans. Cette évolution semble taillée sur mesure pour permettre à Samuel Eto'o de rester aux commandes jusqu'en 2036.
Cette révision s'accompagne d'autres changements significatifs. La limite d'âge pour briguer la présidence a été abaissée de 70 à 65 ans, réduisant mécaniquement le nombre de candidats potentiels. Le comité exécutif est passé de 20 à 22 membres, avec la possibilité pour le président de coopter deux personnalités - une mesure déjà mise en œuvre avec le recrutement de Pascal Abunde et Pierre Batamack.
Les nouveaux statuts renforcent considérablement le pouvoir du président en exercice. L'ajout de plusieurs articles, notamment l'article 19, témoigne d'une refonte profonde des mécanismes de gouvernance. Cette transformation soulève des questions cruciales sur la transparence et la démocratie interne de l'institution.
Les deux versions des statuts sont disponibles sur le site officiel de la FECAFOOT, invitant les observateurs à une analyse approfondie. Mais pour beaucoup, ces modifications apparaissent comme une stratégie claire de Samuel Eto'o pour consolider son emprise sur le football camerounais.
Un point reste certain : le paysage footballistique camerounais est en train de vivre une mutation profonde, dont les conséquences ne sont pas encore totalement mesurables.