Le Cameroun et l’onde de choc de l’affaire de corruption dans l’attribution du Mondial 2022 au Qatar.
Bbc, média britannique de grande réputation indique que Issa Hayatou, le Camerounais, président de la Confédération africaine de football présent à Zurich pour le congrès de la Fifa a été approché hier par la police suisse en vue d’un interrogatoire.
Le service de la communication de la Caf, sans vraiment démentir la tentative d’interrogatoire voulue par la police suisse, a cependant précisé à un média européen que « Issa Hayatou est en ce moment à l'hôtel Baur au lac où il réside lorsqu'il est de passage à Zurich et se repose après la réunion des délégués de la CAF ».
Il y a quelques jours, le nom d’Issa Hayatou a été cité tout comme l’Ivoirien Jacques Anouma et le Nigérian Amos Adamu dans une affaire de corruption dans l’attribution du Mondial 2022 au Qatar.
La justice suisse en réalité s’intéresse à dix membres du Comité exécutif de la Fifa, qu’elle veut entendre dans le cadre d'une enquête diligentée par le ministère public sur l’attribution des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, en décembre 2010.
Une enquête publiée par Le Jour révélait déjà les contours de cette affaire qui a connu hier une accélération avec des interpellations musclées en plein congrès de la Fifa.
L’enquête du Jour citait le journal britannique Sunday Times dans son édition du 1e Juin 2014, qui accusait le Qatari Mohamed bin Hammam, ex-président de la Confédération asiatique de football, d'avoir versé de l’argent aux dirigeants de la Fifa pour qu'ils soutiennent la candidature de son pays.
M. Bin Hammam aurait notamment versé des pots-de-vin sur des comptes contrôlés par les présidents de 30 associations de football africaines, et a organisé des soirées caritatives en Afrique, au cours desquelles il avait également délivré des fonds pour soutenir la candidature du Qatar.
Le Jour avait pu contacter nos confrères anglais pour savoir si la Fédération camerounaise de football figurait dans ce document. Heidi Blake, le «Deputy Insight Editor» du Sunday Times avait confirmé à votre journal la présence de la Fécafoot sur cette liste.
Le Times affirmant d’ailleurs détenir plusieurs courriers électroniques attestant de ces transactions financières. Les révélations du Sunday Times faisaient aussi état d’une importante somme d’argent virée par le Qatari Bin Hammam sous la couverture du projet Goal pour le compte de certaines fédérations africaines dont la Fécafoot.
400000 dollars US auraient ainsi atterri, notamment en décembre 2009, dans les comptes de la Fécafoot au titre du projet Goal 3 pour la construction d’un terrain en gazon naturel et une aire pour le Futsal et une autre pour le Beach soccer au Centre technique. Des infrastructures toujours inexistantes qui auraient pourtant été déclarées réceptionnées.
Lancé en 1999, le programme Goal permet à chaque association membre de la Fifa de bénéficier d’un financement pour réaliser des projets de développement du football.
Le Cameroun a effectivement déjà eu à bénéficier de ce programme y compris pour la construction du centre technique de la Fécafoot au quartier Odza à Yaoundé. Le Qatari Bin Hammam aurait-il eu recours à ce programme écran pour arroser les Fédérations africaines y compris la Fecafoot ?
L’enquête a pris des allures de Tsunami. D’autres interpellations de hauts dirigeants du football ne sont pas exclues, même si pour Abdoulaye Ado, rapporteur à la commission d’homologation de la Fecafoot, « c’est une affaire purement électoraliste. Après les élections, ça va se tasser », espère-t-il.