Le joueur de Schalke 04 qui a refusé de défendre les couleurs du Cameroun à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations a tenté de justifier sa décision dans un message rendu public le lundi 9 janvier 2017.
Quelques jours après avoir décidé de ne pas défendre les couleurs du Cameroun à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Gabon 2017, Eric-Maxime Choupo-Moting vient d’adresser une lettre aux supporters des Lions indomptables pour tenter de justifier son choix.
«J’ai décliné l’invitation à cette grande compétition qui débutera dans quelques jours malgré moi, et ceci pour des raisons personnelles», écrit-il sans toutefois dévoiler ces raisons.
Mais l’on comprend bien qu’il s’agit de celles évoquées dans une lettre qu’il avait envoyée à la Fédération camerounaise de football en date du 31 décembre 2016 pour annoncer son désistement. À savoir: les frustrations qu’il subit depuis la nomination du Belge Hugo Broos à la tête du staff technique des Lions indomptables.
Contrairement à ce à quoi on aurait pu s’attendre en pareilles circonstances, la lettre de l’ancien attaquant de Mayence est incroyablement courtoise. Il y refuse carrément de verser dans des dénonciations et préfère jouer la carte de l’apaisement, y compris avec les acteurs qui l’ont plus ou moins poussé à prendre ses distances de la sélection nationale. Il en vient même à remercier les «grands responsables» du football camerounais (FECAFOOT, MINSEP) qui ont tenté d’entrer en contact avec lui pour l’amener à revenir sur sa décision.
«Ils ont réussi à faire apaiser mon mal, c’est-à-dire les raisons personnelles de ma défection, si bien que j’étais presque prêt à revenir retrouver mes coéquipiers à Yaoundé», explique Choupo. «Ce qui m’a fait ne pas revenir sur ma décision, ajoute-t-il, c’est que je ne me sentais pas moralement et psychologiquement à 100%, même pas 80% capable d’aider notre équipe».
Patrick Mboma
La posture adoptée par le jeune footballeur camerounais dans cette sortie est de nature à surprendre beaucoup d’observateurs. Il donne l’impression d’avoir le sentiment d’être le fautif, en demandant quasiment pardon au public camerounais.
«Je dirais qu'il a peur d'être mal vu et même d'être sanctionné», analyse Jacques Eric Andjick, journaliste de sports au Quotidien Mutations. Selon notre interlocuteur, il aurait probablement été influencé par la dernière sortie de Patrick Mboma, ancien buteur des Lions indomptables encore très populaire au Cameroun, qui réclamait des sanctions à l’encontre des «déserteurs». «Il a sûrement estimé que sa prise de position pourrait braquer l'opinion contre les déserteurs», a-t-il indiqué.
Pour d’autres, cette lettre montre que malgré tout, Choupo reste attaché à la sélection camerounaise avec laquelle il a promis de renouer après la CAN, et ne souhaiterait en aucun cas être victime d’une sanction pouvant l’en éloigner définitivement.