Des derniers rebondissements de l’affaire du président en exercice de la fédération camerounaise de volleyball, au tribunal criminel spécial (Tcs), à la lecture de quelques procès verbaux de certaines auditions et les enquêtes au niveau des officiers de police judicaire, depuis le désistement du Ministère des Finances (il agit comme partie civile), il s’observe des révélations troublantes sur le faux et les incohérences ; mais surtout l’intention d’une machination huilée, dans la perspective d’un défournement de 200 millions des caisses du trésor public camerounais.
Ce lundi, est enrôlée pour une autre audience, l’affaire Ministère Public, Ministère des finances, contre Julien Serge Abouem à Bol. Selon des sources, il faut s’attendre à découvrir les révélations troublantes et la vérité qui vient de la police judiciaire. Les mêmes sources indiquent qu’au regard des avancées de l’enquête, le contrat signé du 12 Août et présenté comme preuve matériel pour inculpé le président de la Fécavolley, est un faux document, à en juger par les irrégularités et de les contre vérités.
Après l’audience qui a vu comparaître, Abdoulrassoul, le partenaire en affaires de Julien Serge Abouem à Bol, par les magistrats du tribunal criminel spécial (Tcs), le tribunal, a fait de l’espace pour criter les auditions à la police judicaires sur les accusations et les faits, formentés contre le président en exercice de la fédération camerounaise de volleyball.
L’audience qui s’ouvre ce jour à 9h au Tcs, connaitra certainement, une évolution singulière sur les déclarations du partenaire en affaires de Julien Serge Abouem à Bol. S’agissant des développements récents en provenance de la police judiciaire ; du passage de l’ex chef de division de la coopération du Ministère des sports, Baban à Biscene, l’on se rend bien compte qu’il s’agit effectivement d’une affaire montée de toutes pièces.
Dans le rôle d’acteurs de cette forfaiture indigeste, sur le dos de la fortune publique, Abdoulrassoul avec des complices qui ne sont autres, que des cadres et proches collaborateurs du chef de département ministériel, du Ministère des Sports et de l’éducation physique. L’arme du crime et les motivations s’inscrivent dans ce qui se dessinait depuis le démarrage de l’affaire, une intention clouer au poteau, de punir, de donner une sévère correction à un président de fédération honnête, un des rares camerounais qui a fait le choix, de reverser une somme de deux cents ( 200 000 000) de francs CFA dans les caisses du Trésor Public du retour des compétitions internationales ; au désavantage des gros appétits et une certaine gourmandise sur le partage de la faramineuse somme d’argent.
Rappel de mémoire ; le président de la Fédération camerounaise de volleyball est accusé au Tcs par son partenaire privé le directeur de la Société « Emergence Group Sa » pour non remboursement total d’un préfinancement issu d’un contrat signé du 12 août 2014.
Or le Président de la Fécavolley rejette toutes allégations portant sur sa signature de ce contrat. Julien Serge Abouem à Bol reconnaît avoir signé l’unique et seul contrat, en date du 10 juillet 2014 ; ledit contrat qui devait expirer le 31 décembre 2016. Autre fait, le souvenir des déclarations de l’accusé Julien Serge Abouem à Bol, à la barre, où, il avait soutenu que le contrat du 12 aout 2016 a été fabriqué et enregistré de manière exclusive, par Abdoulrassoul ; unilatéralement et après une falsification perceptible des données.
Abdoulrassoul avait ainsi pris soin de changer les dispositions du contrat originel ; principalement dans son article 4 qui imposait des obligations au Ministère des Sports et sur lequel l’accusation se base. Les déclarations de Baban à Biscene, celui là même, qui avait dirigé les concertations entre les deux partenaires, sonnent par conséquent d’une part comme la négation des propos d’Abdoulrassoul lors de l’audience du 30 novembre 2016. Ce dernier avait affirmé : « J’ai été invité au Ministère pour le signer devant un cadre. Chacun a été invité à signer ». Abdoulrassoul poursuit en affirmant : « j’ai été invité par lettre du Ministre. Je me suis présenté à la Division des Etudes, de la planification et de la coopération pour la signature de ce contrat, devant le chef de cette division » ajoute-t-il.
Désaveu et contrevérités
On note d’autre part, un cinglant démenti et une sorte de désaveu, en lisant les révélations des cadres du ministère que dirige Pierre Ismaël Bidoung Mpkwat. Notamment, celles de Manga Zambo, chef de la Division des affaires juridiques. Devant la barre lors de l’audience du 1er février dernier, Manga Zambo a soutenu que c’est plutôt au niveau de la Division des Etudes, de la Planification et de la Coopération que le contrat a été mis en forme. Les déclarations de Baban à Biscene sont claires et sans équivoques : « Abdoulrassoul n’a pas signé le contrat devant ma personne. Julien Serge Abouem à Bol, non plus, n’est jamais venu signer ce document dans mon bureau » avoue-t-il.
Après confrontation des déclarations de Baban à Biscene, l’on arrive à émettre le doute sur le 2ème contrat prétendument signé le 12 août 2014. « Le seul contrat qui régissait les relations entre les parties est celui du 10 juillet 2014 » avoue sous anonymat, un officier de police judicaire. Dans la même résonnance, l’accusée Julien Serge Abouem à Bol, a par ailleurs promis à la cour de verser dans son dossier, une autre pièce, le procès verbal d’un constat d’huissier de justice. Selon des sources, dans ledit document, Abdoulrassoul demande au Président de la Fécavolley, d’exécuter les prestations relatives aux championnats du monde sur la base de ce contrat.
Dans sa tentation de démêler l’écheveau, le tribunal tentera de questionner, la provenance du contrat du 12 Aout 2016, sa nécessité et son opérationnalité. A quelles fins devait-il servir ? A l’avantage des quels intérêts ? Pourquoi ledit contrat incriminé, rencontre-t-il, les faveurs de Manga Zambo et de certains cadres du ministère des sports et de l’éducation physique, qui affrichent un soutien suspect à la cause d’Abdoulrassoul dans cette affaire ? Selon les recoupements des officiers de la police judicaire et les fins limiers de l’enquête, le délire collectif et les motivations à ce crime économique, trouvent une justification dans une volonté de malversations financière et l’envie de s’engraisser sur le dos de la fortune publique.
Le partenaire en affaires, aidé en ses appétits par les cadres du Minsep, n’a jamais cautionné, la destination prévisionnelle des 200 000 000 Fcfa, que Julien Serge Abouem à Bol, a reversés au Trésor Public. A écouter certaines des déclarations devant la barre ; à lire les notes, les informations tenues au secret ; il revient selon certains échanges, qu’une fiche de répartitions de la faramineuse somme avait même déjà été établie. 40 millions devaient revenir à Abdoulrassoul ; 40 millions à Julien Serge Abouem à Bol ; 120 millions Fcfa aux cadres du ministère.
Les mêmes informations pointent un doigt accusateur contre Manga Zambo que l’on soupçonne d’avoir été en attente d’une somme de 15 millions qui devait être prélevée dans la part réservée au Minsep. Pendant combien de temps encore, le Tcs, va-t-il continuer à entretenir l’enlisement dans cette affaire où, le Directeur du trésor au moment des faits, est au cœur d’un scandale financier désamorcé ; pour avoir refusé de pactiser, de conspirer à distraire les fonds publics ? Le Consupe et la Conac, doivent-ils continuer à garder le silence devant des cas avérés de tentatives de corruptions et de détournements de la fortune publique ? Wait and see.
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