Fabrice Ondoa est en colère. Il est très déçu et il tient à le faire savoir. Sans langue de bois, il critique dénonce les problèmes au sein de la tanière et s’offusque de la façon dont la Fédération camerounais de football (FECAFOOT) traite les Lions Indomptables. Le meilleur gardien de la CAN 2017 demande « un peu de respect et de déconsidération ».
Évoquant le traitement humiliant infligé mardi 28 mars aux Lions Indomptables à Bruxelles au Parker Hôtel où l’accès au restaurant leur a été refusé, Fabrice Ondoa donne raison au sélectionneur Hugo Broos pour les propos que ce dernier a tenu suite à ce scandale.
« Le coach, c’est quelqu’un de calme et de patient, mais là, c’était trop. Nous sommes des professionnels, nous demandons juste un peu de respect et de considération. On fait notre boulot, mais à un moment, c’est fatiguant…
Tu joues pour ton pays, et en retour, tu t’attends à ce que tout soit bien organisé, afin que tu puisses te concentrer sur le terrain. Mais non ! Tu sais, quand tu viens en sélection, que tu seras déçu par certaines attitudes. Il y a des gens qui travaillent bien au sein de la fédération, et d’autres qui le font très mal », a dénoncé le portier de la sélection camerounaise, avant d’ajouter qu’il « espère que ce qu’a dit le sélectionneur va faire bouger les choses ».
Le Cameroun a toujours connu des problèmes selon Fabrice Ondoa
Fabrice Ondoa déclare que « le Cameroun a toujours connu des problèmes au niveau de l’organisation. Et ce sera sans doute toujours ainsi ». « Moi, je ne cherche même plus à comprendre. Avant le match amical perdu face à la Guinée fin mars, on est descendus pour déjeuner dans la salle de restaurant de notre hôtel, et on nous a dit qu’on ne pouvait pas le faire, car tout n’avait pas été payé. Je suis remonté dans ma chambre, et on a dû attendre 15 ou 16 heures – le match avait lieu à 19 heures – pour pouvoir avaler quelque chose… Depuis que je suis en sélection (2014), il y a régulièrement des problèmes », fait-il savoir.
Fabrice Ondoa veut quitter son club espagnol
Dans une interview fleuve accordée à Jeune Afrique ce vendredi 18 avril, il évoque sa situation paradoxale avec son club, l’Atlético Séville et révèle qu’il souhaiterait quitter l’Espagne et partir vers d'autres horizons.
« J’ai été formé au FC Barcelone, déclare Ondoa, puis transféré à Tarragone (ligue 2 espagnole), et cette saison, je suis prêté à Séville. J’ai toujours voulu porter le maillot de mon pays, j’ai donc privilégié le Cameroun. J’assume mon choix de quitter mon club pour les matchs internationaux. Ce choix, je l’ai fait en 2014 et je ne le regrette pas.
Cette saison, je n’ai joué qu’un match, après la CAN, contre Saragosse (2-1). J’ai fait une grosse performance, même si j’ai été expulsé. Je ne joue plus depuis, et je ne peux pas continuer ainsi. Barcelone et Séville ont une option d’achat, car j’ai un contrat avec Tarragone jusqu’en juin 2019, mais je crois que le moment est venu de bouger. J’ai besoin de jouer.
J’attendais un peu plus de considération de la part de Séville, depuis mon titre avec le Cameroun. J’ai été élu meilleur gardien de la CAN, je n’ai pas pris la grosse tête, mais je pense que je pourrais avoir ma chance. Je vais voir si ce n’est pas mieux d’essayer d’aller en France, en Belgique, en Angleterre ou en Italie ».
Samuel Eto’o connaît ma situation et me dit d’être patient
Fabrice Ondoa avoue être en contact régulier avec Samuel Eto’o. « Il connaît ma situation. Il me dit d’être patient, de continuer à travailler, que les choses vont changer. Il me rappelle que lui aussi, quand il était jeune, a connu des galères en Espagne », fait-il savour.
Et d’ajouter : « Je suis également en contact avec Thomas Nkono, l’ancien gardien des Lions (entraîneur des gardiens de l’Espanyol de Barcelone, NDLR). C’est mon idole. Il me conseille, me parle beaucoup. J’ai de la chance d’être aussi bien entouré ».