Stades : L'entreprise Syno Hydro parle de financements

Tir groupé ! Le mot n’est pas fort, bien au contraire. C’est en effet des missiles groupés que Syno Hydro Corporation a reçus le 2 février 2016, à l’occasion de la visite par des membres du gouvernement des chantiers des stades en construction de Yaoundé en prélude à la CAN de football féminin prévu en fin d’année. 

Bidoung Mkpatt, le ministre des Sports et de l’éducation physique (MINSEP) et ses collègues de l’Habitat et du développement urbain et des Marchés publics ont visité le stade omnisport, ses annexes no1 et 2 ainsi que le stade militaire. Constat, les entreprises adjudicataires des marchés, accusent environ trois mois de retard sur les délais. 

La faute à Syno Hydro, ont indiqué les ingénieurs camerounais et les autres entrepreneurs étrangers. « Nous rencontrons des difficultés très alarmantes sur tous les chapitres avec cette entreprise (Syno Hydro Ndlr) : mobilisation, technique, études, respect du planning, respect des règles du travail. Il y a de gros soucis avec cette entreprise qui, manifestement n’a pas encore pris la teneur de son engagement », a indiqué Hervé His, le représentant d’Egis bâtiment international qui contrôle les travaux du stade omnisports. 

Syno Hydro s’est adjugé le gros du chantier, près de 65% des travaux dont ceux du génie civil et de la voirie. Le groupe chinois s’est expliqué : « c’est vrai que la mobilisation a été faible au départ, ceci dû au fait que le personnel d’encadrement devait venir de Chine. Mais ce problème a été résolu et nous faisons tout pour rattraper le retard », dit le représentant de Syno Hydro. 

L’entreprise chinoise parle aussi d’un lié aux financements. « Cela dit, nous sommes confrontés au problème de financement. Tous les travaux que nous avons réalisés jusqu’ici, ont été préfinancés par Syno Hydro. Nous avons soumis il y a quelques jours les cautions d’avance de démarrage. Nous espérons trouver une suite favorable ». 

La dernière raison est liée à la sécurité. « Nous connaissons déjà des cas de vol, car il y a des hors-la-loi, une équipe de 9 à 10 personnes régulièrement présentes au niveau de la zone ouest qui fument du chanvre indien et du cannabis. Donc si nous voulons commencer les travaux de nuit, ça ne sera pas évident », a dit le représentant de Syno Hydro.  

Des explications qui ne semblent pas avoir convaincu les membres du gouvernement qui ont clairement manifesté leur ambition de remplacer le groupe chinois.