Le 16 mars dernier, Issa Hayatou, président de la Confédération africaine de Football (CAF) depuis 1988 a été battu (20 voix contre 34) par le malgache Ahmad Ahmad. Après 29 années passées à la tête de l'instance faîtière du football africain, Issa Hayatou a donc été lâché alors qu'il briguait un 8ème mandat. Ce que beaucoup d'observateurs ont qualifié d’humiliation" et même de "désaveu" n'aura en fait été que le la face visible de l'iceberg.
Après avoir encaissé sa cuisante défaite, Issa Hayatou a tenté un baroud d'honneur lorsqu'il a fallu élire les membres des commissions juridictionnelles. Venu à Addis-Abeba avec sa liste et tentant de l'imposer, il s'est vu opposer une fin de non-recevoir. Face à cette défiance, il a demandé que l'on passe au vote. Au terme du vote face à une liste concurrente, le score a été sans appel : 00 voix pour la liste proposée par Hayatou contre 54 voix pour la liste concurrente. Un véritable camouflet! Bien plus dûr encore à encaisser que sa défaite face à Ahmad. Avec ce score, il a pu se rendre à l'évidence que ses fidèles Tchadiens (Adoum Djibrine), Beninois (Anjorin Moucharafou), Congolais (Constant Omari), Malien (Amadou Diakite), Sénégalais (Badara Sene), Algériens (Mohamed Raouraoua), Gabonais (Mounguengui) l'ont lâché. Il a surtout pu se rendre compte que même son pays d'origine et notamment Tombi à Roko dont il a imposé le vote lors de cette AG, n'a pas voté pour lui une fois qu'il a vu le vent tourner.
Une source proche d’Issa Hayatou a confié que cette "trahison" (sic) a fait très mal au "président" qui s'est senti blessé et poignardé dans le dos par quelqu'un qu'il a soutenu envers et contre tous. "Même lui ? ", "même lui ? ", aurait répété Hayatou à plusieurs reprises. Avant de dire : "ça m'apprendra à être têtu. Iya Mohammed me dit depuis plusieurs mois de me méfier de ce monsieur qui est prêt à toutes les courbettes pour obtenir ce qu'il veut et dès qu'il l'a obtenu il te poignarde dans le dos. Je n'ai pas voulu l'écouter et j'ai laissé le bénéfice du doute à ce monsieur. Voilà ma récompense. Mais c'est Allah récompensera chacun," s’est exclamé le prince de Garoua.
Pour information, Tombi à Roko est parti d'Addis Abeba pour Paris où il a été rejoint ce matin par Albert Ayomba qui l'accompagnera à Zurich où se trouve déjà Alioum Alhadji. Selon une source proche du dossier, les trois hommes ont l'intention de rencontrer des responsables de la Fifa pour parler de la sentence du TAS et plaider leur cause en mettant en avant le fait que leur Fecafoot a soutenu Infantino dans son entreprise de faire tomber Hayatou.