Neuf membres du Comité d’urgence, du Comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), de l’Association des clubs d’élite et de l’Association des clubs amateurs viennent de mettre en garde la Fédération internationale de football association (FIFA) contre toute sanction de l’instance nationale qui sera « contestée » par leurs soins, « devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) ».
Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’instance mondiale, Jérôme Walcke, ils entendent ainsi répondre aux menaces de suspension pure et simple du Cameroun en cas d’échec du chronogramme d’adoption de nouveaux statuts et d’élection de nouveaux dirigeants selon ces nouveaux statuts au 30 septembre prochain.
Les auteurs de la missive rappellent, ave emphase, « les actes de violation graves et répétés de la législation camerounaise et les statuts de la FECAFOOT, commis par le Comité de normalisation qui semble curieusement bénéficier de l’indulgence » de la FIFA.
Pour eux, remettre en cause les sentences régulièrement prononcées par TAS et défavorables audit Comité de normalisation « constitue une violation de l’article 68 alinéa 1 des statuts de la FIFA qui dispose en substance que les confédérations, les membres et les ligues s’engagent à reconnaître le TAS comme instance juridictionnelle indépendante ».
« Cette situation nous laisse songeurs et nous pousse à nous interroger sérieusement sur l’impartialité de la FIFA dans le suivi des affaires de la FECAFOOT », soulignent les auteurs de la missive.
Selon eux, la menace de suspension de la FIFA, qui s’adresse principalement à certains membres de l’Assemblée générale de la fédération nationale, « organe souverain, constitue une ingérence regrettable dans la gestion des affaires » et vient en violation des dispositions statutaires pertinentes de l’organe mondial, selon lesquelles « chaque membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans l’ingérence d’aucun tiers ».
Et d’insister, pour indiquer que les membres de l’Assemblée générale d’adoption des nouveaux textes, prévue le 5 août prochain à Yaoundé, la capitale du pays, exerceront en toute indépendance leurs prérogatives statutaires, ayant la latitude d’admettre ou de rejeter les statuts et le code électoral élaborés par le Comité de normalisation ou de saisir une nouvelle fois le TAS en cas de nécessité.
Le 25 juillet dernier, Jérôme Walcke, n’avait pas exclu la saisine des instances compétentes de la FIFA en vue de ‘’sanctions adéquates » contre la FECAFOOT « incluant une probable suspension » du fait de ‘’décisions répétitives d’annulation » des décisions dudit Comité de normalisation par la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique sportif du Cameroun (CNOSC).
Systématiquement défavorables à la FECAFOOT et ayant largement compromis le processus de normalisation, ces décisions, avait-il constaté, « laissent entendre un obstructionnisme difficilement compréhensible ».
Jérôme Walcke avait rappelé que la FIFA avait donné au Comité de normalisation jusqu’au 30 septembre 2015 pour assurer l’adoption des nouveaux statuts et organiser les élections de nouveaux dirigeants selon ces nouveaux statuts.
Ledit processus, entamé depuis le 23 juillet 2013 et qui a déjà connu plusieurs soubresauts et prorogations, se trouve aujourd’hui hypothéqué du fait des annulations successives des résolutions du Comité de normalisation par la Chambre de conciliation et d’arbitrage.
La FIFA a déjà eu à dénoncer « l’incompatibilité » entre les sentences « unilatérales » du CNOSC (TAS) et l’obligation de ses propres membres « de gérer leurs affaires de façon indépendante ».