Après sa déroute 4-0 de l’aller vendredi dernier à Uyo, le Cameroun qui a retrouvé le Nigeria ce lundi 4 septembre à Yaoundé dans le cadre de la 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, n’a pu se contenter que d’un match nul (1-1) pour laver son honneur. Le rêve russe brisé, le cap est désormais pointé sur la normalisation.
Le Cameroun en Russie ? Non, ce sera pour une autre fois. Le maigre espoir qui restait aux Lions indomptables de retrouver le pays des Tsars après la Coupe des Confédérations en juin dernier, s’est envolé ce soir au stade omnisport Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Alors qu’on attendait que les poulains d’Hugo Broos produisent un miracle pour se relancer dans la course à une improbable qualification, ceux-ci ont cravaché dur pour arracher un nul in extremis.
Coupables d’un réveil bien trop tardif face au Nigeria (1-1), les champions d’Afrique en titre sont donc officiellement hors-course dans les qualifications au Mondial 2018. L’histoire retiendra que c’est à la 4e journée que Benjamin Moukandjo et ses camarades font leurs adieux (précoces) à une compétition où on leur collait pourtant le statut de favori.
Maitres du ballon, esclaves des loupés
Ayant déjà explosé les Lions à Uyo en infligeant un triste record de but encaissé dans un match éliminatoire à son adversaire, le Nigéria a failli arrêter la série de matchs sans défaite dans la cuvette de Mfandena. Avides de revanche devant leur public boudeur, les félins n’ont pas montré un visage aussi affligeant qu’à l’aller mais malgré les nombreux changements opérés par le technicien belge (Aboubakar et Bassogog étaient sur le banc, Ngadeu suspendu), la réaction d’orgueil espérée n’a pas eu lieu, sinon bien trop tardivement.
Maîtres du ballon, les locaux ont été parfaitement tenus en échec par la défense adverse, tombant dans une possession stérile, sans véritable occasion.
Normaliser le football camerounais
Ce match nul vient donc mettre un terme aux espoirs et aux espérances que les fans et les inconditionnels des miracles nourrissaient encore. Finis les calculs et les conjectures. Les champions d’Afrique manqueront le Mondial, ce qui ne leur était arrivé qu’une fois depuis 1990 (en 2006). Les adeptes de la critique agressive et des opinions coléreuses peuvent se défouler sur ces jeunes joueurs et ouvrir le procès de leur talent ; condamner Ondoa et sa défense poreuse ; clouer Bassogog, Siani, Anguissa et Cie au pilori pour avoir manqué de baraqua au match aller. Refaire l’itinéraire des différents championnats dans lesquels ils évoluent et qui manquent cruellement de niveau.
Dans la foulée, on peut même exiger le départ de Broos et de tout son staff comme c’est souvent le cas en temps de naufrage. Chacun est libre de fustiger les choix (moribonds et improductifs) du sélectionneur. On peut maudire, honnir et conspuer ces champions qu’on a célébré hier quand ils ont triomphé à la Can en terre gabonaise alors même que personne ne vendait cher leur scalp.
Le problème reste celui de la normalisation de la gestion de notre football qu’on sait très malade si ce n’est agonisant depuis 2010. La thérapie viendra-t-elle des nouveaux éboueurs annoncés dans quelques jours à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) ? On le souhaite vivement.