Le journaliste camerounais Martin Camus Mimb a publié un texte dans lequel il explique « la gestion des talents expliquée aux nuls ». Il l’a fait sur sa page Facebook.
Avant toute chose, regardez bien la photo. Je voudrais rappeler à ceux qui convoquent une époque de mathusalem pour comparer avec ce qui se passe aujourd’hui, que le football a changé et totalement. Il n’est plus possible aujourd’hui d’avoir un joueur de 14 ans doué, qui ne soit pas déjà sous contrat avec un agent qui gère sa carrière. Quel que soit le coin de la planète.
Les enfants que vous voyez dans les centres de formation de footballeurs, sont presque tous déjà sous contrat avec des agents et savent presque tous où ils vont aller dès leurs 18 ans, puisque la réglementation de la FIFA n’autorise pas de sortie avant cet âge. Donc lorsque vous les voyez déjà en sélections jeunes, ils sont déjà dans le couloir de la gestion professionnelle de leurs carrières. Les grands recrutent désormais au berceau.
Si donc dans un pays il n’y a aucune vraie politique d’organisation du football des jeunes, il est possible que les joueurs grandis au pays, ne soient découverts que lorsqu’ils sont partis. Ces jeunes pour la plupart, ont un fonctionnement professionnel en étant encore dans les centres de formation : contrats avec les équipementiers, ration alimentaire, prise en charge de leurs familles…
Ce qui fait, qu’il ne leur vient même pas à l’idée d’aller chercher à jouer dans les clubs d’élite locaux, qui ne peuvent même pas leur donner ce minimum. En plus, les conditions mêmes de prêts ne sont pas accessibles à ces clubs pour la plupart mal organisés. C’est pourquoi ils restent dans leurs centres en attendant leurs 18 ans.
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La photo en question
Deux vérités vont vous choquer : le professionnalisme est plus dans les centres de formation que les clubs dits professionnels. C’est pourquoi la plupart des joueurs qui partent des pays africains pour signer des contrats en Europe, viennent des centres et coûtent plus chers. Citez juste les derniers joueurs partis des championnats d’élite pour les grandes écuries directement même en réserve depuis cinq ou dix ans. Aucun en plus n’a eu une indemnité équivalente à celle d’un Baleba par exemple qui sortait du centre de formation.
Deuxième vérité qui va encore vous choquer plus, si vous voyez un jeune footballeur à 21 ou 22 ans, traîner encore dans les championnats locaux en Afrique, dans 95 % des cas, c’est un second choix pour les grandes écuries. Parce que les génies, ils les prennent au berceau et attendent leurs 18 ans pour les sortir. Voilà la vérité. Comment sortir alors de tout cela ?