La formation des jeunes footballeurs camerounais à la base n’est pas ce qu’elle doit être. Ce n’est pas la première fois qu’on entend dire ça. Cette fois, c’est l’avocat au barreau de Paris et acteurs de la Société civile des réconciliateurs Me Christian Bomo Ntimbane qui s’y colle.
Le citoyen dézingue les centres, formateurs et la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) que dirige aujourd’hui Samuel Eto'o Fils. Et cela dans une période où l'ancien international est déjà sur toutes les lèvres avec la mort récente de son père et le décès du jeune joueur Nyobe qui était en regroupement pour une compétition.
« Les jeunes footballeurs camerounais ne savent pas manier le ballon. Ils ne sont pas bien formés à la base. La formation de base des footballeurs camerounais n'est pas bonne. Ils ont des insuffisances et limites dans le maniement du ballon.
Ils ne savent pas faire des passes, les contrôles orientés, se déplacer pour créer des espaces au porteur du ballon. Il leur manque aussi beaucoup de tactique. Le jeu camerounais est resté celui des années 1982 qui se caractérisait par un jeu physique, les longues balles, les dégagements en défense, les actions individuelles...
Or le football moderne est de plus en plus tactique, technique et collectif. La construction du jeu, les passes commencent à l’arrière, parfois à partir du gardien. Les déplacements des coéquipiers ont pour objectif de permettre au porteur du ballon d'avoir plusieurs solutions.
On ne dégage plus sous forme de chandelle, espérant que grâce à leur vélocité les attaquants vont peser sur les défenses. C'est dépassé ça. Je propose à cet effet au président de la Fecafoot de recruter un directeur technique national brésilien, croate, yougoslave, allemand... pour apprendre aux jeunes joueurs camerounais comment manier le ballon, le conserver, faire des passes.
Ce directeur technique national va aussi se charger de former les entraîneurs des centres de formation. Ils n'ont pas le niveau. Ou alors leurs méthodes et modules de formation sont devenues obsolètes.
Si ce travail de fond n'est pas fait, le Cameroun se retrouvera dans quelques années parmi les dernières équipes africaines. Cette formation de base au maniement du ballon est essentielle pour l'avenir.
C'est pourquoi la plupart des jeunes formés dans les écoles de football au Cameroun percent difficilement dans les championnats occidentaux ou d'Afrique du Nord comparativement aux jeunes de l'Afrique de l'Ouest qui ont des écoles de football qui apprennent aux enfants à jouer au ballon et non à brutaliser les porteurs de balle.
Ceux des joueurs camerounais qui réussissent dans les grands championnats, ont souvent été formés en Europe, ou alors après avoir eu les bases au Cameroun, ils ont continué leur formation dans les centres de formation en Europe. Ce qu'on appelle les équipes réserves.
C'est le cas de Samuel Eto'o Fils au Real de Madrid après avoir reçu une formation de base aux brasseries et à la Kadji Sport Academy, Salomon Olembe formé à Nantes, Étamé Mayer à l'Espagnol de Barcelone… », Me Christian Bomo Ntimbane a parlé.