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Une polémique qui divise le football camerounais: le coach défend Samuel Eto'o

Etoo Brys Mode Reconciliation Image illustrative

Tue, 12 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

La question de l'autorité dans le vestiaire de la sélection nationale camerounaise continue de faire couler beaucoup d'encre. Après les récents incidents impliquant l'accès aux vestiaires des Lions Indomptables, plusieurs figures du football camerounais ont pris position sur cette délicate question de gouvernance.

Amour Tignyemb, ancien international camerounais et actuel entraîneur des gardiens des Lions U17, n'a pas mâché ses mots en défendant les prérogatives du président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).

"Il y a des Camerounais qui te disent en étant nerveux et sérieux qu'un sélectionneur peut interdire à un président de fédération et un responsable de la CAF, de surcroît légende vivante du football, l'accès aux vestiaires de la sélection dont il est le président", a-t-il déclaré avec fermeté.

Pour l'ancien gardien international, la question se résume à une problématique d'accréditation : "C'est une question d'accréditation et de badge 'all access' que Samuel Eto'o donne à qui il veut et qu'il possède forcément".

De son côté, l'entraîneur Joseph Monthé, intervenant lors de l'émission Horizon Sport sur Equinoxe TV, a proposé une analyse plus nuancée de cette situation complexe. Sa position reflète l'expérience d'un technicien qui connaît les réalités du terrain.

Monthé établit une distinction claire entre deux types d'autorité : "Le président de la fédération est le patron sur le plan administratif parce qu'il met l'entraîneur sur le banc. C'est lui qui signe les ordres de mission, met les gens en mission pour les sélections", explique-t-il.

Cependant, il insiste sur la spécificité du vestiaire : "Sur le plan technique, c'est connu. C'est l'entraîneur qui est le patron du vestiaire. Le vestiaire n'est pas un bureau administratif. Le vestiaire, c'est un lieu technique où on parle technique."

L'entraîneur reconnaît néanmoins le droit du président à intervenir dans certaines circonstances : "Logiquement, il n'a pas le droit d'interdire à son patron d'entrer dans le vestiaire". Il précise les moments opportuns : "À moins vingt, moins vingt-cinq, le président de la fédération peut entrer dire un mot au joueur. Il peut entrer galvaniser les joueurs. À la mi-temps, il peut descendre."

Monthé évoque même la tradition des anciennes gloires : "Et pas seulement lui, même les anciennes gloires. Les anciennes gloires descendent. Roger Milla l'a toujours fait. Il est question de galvaniser les joueurs."

Toutefois, Joseph Monthé établit une limite claire : "Mais quand ça arrive pour faire des conflits, pour détruire certains joueurs avec des messages durs, l'entraîneur a le droit de protéger son vestiaire contre tout le monde, quitte à ce que vous le virez."

Cette position s'appuie sur une réalité psychologique du football de haut niveau : "Les joueurs ne se battent pas pour le président. Les joueurs ne s'écorchent pas pour le président. Les joueurs s'écorchent pour leur entraîneur. C'est ce qu'on appelle la motivation intrinsèque."

L'expérience de Monthé lui permet d'aborder la complexité de la gestion humaine : "Il sait plus que tout le monde qu'il y a des propos à ne pas tenir à certains joueurs dans le vestiaire parce que tout le monde n'est pas lui. Il y a les joueurs qu'on gère avec l'affectif. Il y a les joueurs qu'on gère dans le show."

Cette polémique révèle les tensions inhérentes à la gouvernance du football moderne, où s'entremêlent enjeux administratifs, techniques et humains. Si Samuel Eto'o dispose légitimement de prérogatives en tant que président de la FECAFOOT, la préservation de l'autorité technique de l'entraîneur apparaît comme un élément crucial pour le bon fonctionnement de l'équipe nationale.

Source: www.camerounweb.com