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‘Je mets fin à ma carrière’ : quand l’égo prime sur l’honneur du pays

L'histoire raconte qu'Onana n'est pas le premier Lion indiscipliné

Wed, 30 Nov 2022 Source: www.camerounweb.com

• André Onana a quitté le Qatar

• Il est accusé d'indiscipline

• L'histoire raconte qu'il n'est pas le premier Lion indiscipliné



Samuel Eto’o est accusé d’avoir précipité le départ du gardien André Onana du Qatar. Le passé du président de la Fecafoot a été raconté. On parle notamment d’un ‘indiscipliné notoire’ qui imposait ses choix à son ancien coach et qui venait en équipe nationale avec un garde du corps gendarme armé.

Samuel Eto’o a toujours voulu imposer ses choix aux entraineurs comme il le fait aujourd’hui avec Rigobert Song, c’est ce qu’on peut lire dans le livre, « La tragédie des Lions Indomptables » de Jean-Bruno Tagne.

« Eto’o est porteur de son propre classement à lui qu’il souhaite faire accepter par le sélectionneur. Jusque-là, pas de problème sur le principe. Après tout, il est le leader. Sauf que, dans son classement, cinq joueurs ne font pas partie des choix de l’Allemand. Ils n’ont aucune chance d’être alignés. Je suis un responsable dans ce pays, fait Samuel Eto’o, quand il voit la surprise du coach Finke. Si le Cameroun ne gagne pas, c’est Samuel Eto’o qui sera responsable. Il faut faire le classement comme je le dis », indique-t-on dans le livre.

La discussion entre les deux hommes est dure. Personne ne veut lâcher ses positions. Volker Finke trouve une parade. « Ok, Samuel, dit-il. Je vais en parler avec Ibrahim Tanko [son adjoint] et il va me dire ce qu’il en pense. Nous avons un match à l’entraînement demain et après cela je vais décider de ce qu’il y a à faire. Chacun doit jouer son rôle, c’est comme ça. » Eto’o retourne à sa chambre et Finke reste dans la sienne.

Le lendemain jeudi 5 septembre 2013, les Lions ont une séance d’entraînement au stade Ahmadou Ahidjo. Samuel Eto’o commence à bouder lorsque le coach fait le classement.

Il se rend compte que Volker Finke est resté campé sur les choix de la veille. Dès lors, Eto’o n’a plus le cœur à l’ouvrage. Il fait la tête. Six ou huit minutes après le début du match que les joueurs se livrent entre eux, il simule une blessure et quitte le terrain. Le soir, il envoie le gendarme qui lui sert de Bodyguard14 appeler le coach. Celui-ci lui rétorque que, si le capitaine veut le voir, qu’il se déplace et que ce n’est pas à lui d’aller vers son joueur. Le servile gendarme fait la commission sans discuter.

Samuel Eto’o a le visage défait quand il vient voir le coach. Il semble bien préoccupé. « Vous êtes le premier à qui je l’annonce. Je mets fin à ma carrière internationale. C’est bon comme ça. J’arrête », dit-il.

Cette annonce tonitruante a lieu quelques minutes avant une de ces traditionnelles visites bidons du ministre des Sports dans la tanière, soi-disant pour apporter aux Lions « le soutien et l’encouragement des pouvoirs publics ». Adoum Garoua est le deuxième à qui Eto’o annonce la « triste » nouvelle. Le ministre panique et entreprend dès lors des démarches pour que le capitaine revienne sur sa décision qui ressemble fort bien à un chantage.

Le coach, quant à lui, demande au joueur d’aller se coucher et de se calmer, et qu’une décision aussi grave ne se prend pas sur un coup de tête. « Tu es emporté par la colère Samuel, parce que tu as observé ce matin à l’entraînement que je n’ai pas l’intention de changer mon plan de jeu. Je te comprends. Il faut bien réfléchir avant d’agir. Je suis convaincu d’au moins une chose ; toi et moi voulons le meilleur pour les Lions Indomptables.

Mais, calme-toi et tout ira bien», lui conseille le sélectionneur. Ces paroles que Finke croit sages ne touchent pas le coeur en feu de son capitaine.

Il insiste pour que le classement soit changé, mais Finke ne cède pas. « Ok. C’est fini avec l’équipe nationale », martèle la vedette des Lions Indomptables.

7 septembre 2013. Veille du match. Les deux équipes ont jusqu’à 18 h pour déposer la composition des équipes retenues au commissaire du match. Tous les joueurs ont donné leurs passeports à Rigobert Song, le Team manager. Sauf Samuel Eto’o. Lequel a pris son bâton de pèlerin pour faire le tour de quelques ministres de la République avec lesquels il partage une certaine complicité. L’objectif est de faire pression sur le coach afin qu’il accepte ses desiderata.

C’est seulement vers 20h que le gendarme obséquieux d’Eto’o va rencontrer Rigobert Song. Il est porteur du passeport du « 9 ». Le coach et Rigo se disent que Samuel Eto’o a changé d’avis. Il veut donc jouer. Tant mieux. Entre temps, le délai pour la communication de la liste des joueurs est passé. Eto’o ne doit en conséquence pas prendre part à la rencontre. Il est en quelque sorte forclos. Mais, on est au Cameroun. Rigobert Song s’est opportunément lié d’amitié avec le commissaire du match de nationalité malienne. Ils s’offrent des godets au bar de l’hôtel Mont Fébé en charmante compagnie. Le Malien ne voit pas le temps passer.

On s’occupe bien de lui.

Volker Finke va voir Eto’o dans sa chambre avec son passeport. Le gendarme-toutou du capitaine est là, presqu’au garde-à-vous. Finke lui fait savoir que la liste est close et qu’il n’est plus possible pour lui de jouer. « J’ai une mission. Je suis un soldat au Cameroun et tout ce que je fais c’est pour mon pays », dit le capitaine en bombant le torse tout en frappant la main sur la poitrine. Il propose un compromis au coach ; il souhaite commencer la partie sur le banc de touche et ne rentrer qu’en cours de jeu. Cette idée ne passe pas dans la tête du sélectionneur. « Ce n’est pas possible. Soit, tu commences le match et joues jusqu’au bout de tes forces, soit, on annonce que tu es blessé et tu ne joues pas du tout.

Je ne peux pas te garder sans raison sur le banc de touche. 30 minutes après le match, quand la foule va commencer à crier Eto’o, Eto’o, ce ne sera pas bon pour les autres joueurs. Il n’y a que les deux options que je viens de te proposer », insiste Finke. « Ok. Dans ce cas, cela signifie que je ne joue pas ce match », s’énerve le capitaine. Il se retourne vers son gendarme posté dans la chambre comme un piquet. Il sermonne le lieutenant. « Qui t’a demandé de donner mon passeport au Team manager ? Récupère-le immédiatement ! »

Le toutou arrache le passeport des mains de Finke, qui quitte la chambre d’Eto’o. La scène se déroule entre 20h et 21h.

Source: www.camerounweb.com