Dans Talents d'Afrique sur Canal+, Claude Le Roy, ancien sélectionneur de l'équipe nationale du Cameroun, a vivement critiqué la gouvernance actuelle du football africain. Ses propos adressés à Constant Omari, ancien vice-président de la Confédération Africaine de Football (CAF), révèlent un malaise profond concernant la direction prise par l'instance dirigeante du football continental.
Le technicien français a particulièrement mis en lumière un épisode humiliant pour Samuel Eto'o, légende du football camerounais, lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations organisée au Cameroun.
Claude Le Roy reproche à Constant Omari d'avoir abandonné Issa Hayatou, ancien président de la CAF pendant 29 ans. "Ce que je reproche à Constant, c'est le départ d'Issa Hayatou. Issa Hayatou a été laissé alors qu'ils étaient très proches, Issa et Constant," a-t-il déclaré.
Selon Le Roy, cette défection a ouvert la voie à l'élection d'Ahmad Ahmad, qualifiée de "catastrophique" par l'entraîneur. "Il s'est fait surprendre, il a été surpris par l'élection de l'ancien ministre de la mer et de la pêche de Madagascar qui a été catastrophique. Tout le monde avant qu'il ne soit élu savait que ça allait être une catastrophe," a-t-il ajouté.
Le point culminant de la critique de Le Roy concerne l'ingérence de la FIFA, à travers son président Gianni Infantino, dans l'organisation de la CAN au Cameroun. Le technicien français s'est dit "complètement ébahi" par la manière dont l'événement a été géré.
"J'étais dans ce stade complètement ébahi. Samuel Eto'o mis de côté par exemple," a-t-il confié avec indignation. La mise à l'écart de Samuel Eto'o, figure emblématique du football camerounais et africain, lors d'un événement majeur organisé dans son propre pays, constitue selon Le Roy un affront inacceptable.
Claude Le Roy a soulevé une question fondamentale sur l'autonomie du football africain : "Est-ce qu'on peut imaginer en Europe, en Amérique du Sud, Gianni Infantino donnant des ordres à tout le monde pour gérer une phase continentale ? Non ! Voilà où on en est."
Cette déclaration met en lumière un problème de gouvernance qui dépasse le simple cas de Samuel Eto'o. Elle souligne la nécessité pour le football africain de préserver son indépendance face aux ingérences extérieures, même celles provenant de la FIFA.