Démission: menacé et poussé à bout, Marc Brys lance un appel de dernière minute à Paul Biya

Visiblement agacé par les tensions persistantes avec la FECAFOOT, le sélectionneur des Lions Indomptables sollicite l'intervention du Chef de l'État pour mettre fin aux blocages qui perturbent son travail.

C'est un Marc Brys particulièrement remonté qui s'est présenté devant la presse après le match nul décevant (0-0) des Lions Indomptables face à l'Eswatini mercredi dernier en Afrique du Sud. Le technicien belge, visiblement à bout de patience, a lancé un appel direct au Président Paul Biya pour résoudre les tensions qui minent son travail à la tête de la sélection nationale.

Au cœur de la frustration du sélectionneur, l'impossibilité répétée d'avoir son assistant technique à ses côtés sur le banc de touche. Une situation qu'il attribue aux tensions permanentes entre son équipe et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT).

« Une fois de plus, mon assistant n'est pas sur le banc. Encore une fois, il y a beaucoup de négativité », a déploré Marc Brys. « Si le Président du Cameroun dit que ça doit s'arrêter, et tout le monde est d'accord là-dessus, je dois choisir qui est sur le banc et qui ne l'est pas et je prends tous ceux de la FECAFOOT parce qu'il y a toujours cette situation entre la FECAFOOT et nous. »

Cette sortie intervient dans un contexte déjà tendu, après que l'équipe nationale a été bloquée pendant près de quatre heures à l'aéroport, quelques heures seulement avant ce match capital des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

Le sélectionneur a exprimé son incompréhension face à cette situation qu'il juge contre-productive : « Je mets quatre coachs sur le banc mais j'en ai besoin d'un et celui dont j'avais besoin n'est pas sur le banc. Je ne suis contre personne. Ce n'est pas mon combat ici. Je suis venu ici pour performer mais c'est toujours une situation hostile que je ne veux pas. »

Dans ce qui ressemble à un véritable cri du cœur, Marc Brys a conclu son intervention par un appel à la sérénité : « Laissez-moi tranquille, laissez-moi travailler. » Une supplique qui témoigne du climat délétère entourant actuellement l'équipe nationale.

Cet appel direct au Président Paul Biya, figure tutélaire du sport camerounais, illustre l'ampleur des tensions institutionnelles qui perturbent la préparation de l'équipe nationale à quelques jours d'un match crucial contre la Libye, prévu le 25 mars à Yaoundé, comptant pour la 6e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.

Pendant que ces querelles internes accaparent l'attention, la Libye, prochain adversaire des Lions et dirigée par le technicien sénégalais Aliou Cissé, affronte ce soir l'Angola avec la possibilité de prendre la tête du Groupe D en cas de victoire.

Reste à voir si l'appel du sélectionneur trouvera un écho favorable auprès des autorités camerounaises, alors que les qualifications pour le Mondial 2026 entrent dans une phase décisive.