L'ancien international camerounais Bernard Tchoutang a livré des confidences émouvantes sur sa relation avec Samuel Eto'o lors de l'émission Septalk. Entre respect institutionnel et affection fraternelle, l'ancien Lion indomptable révèle les coulisses d'une amitié qui traverse les décennies.
L'histoire remonte à 1997, lors des premiers pas de Samuel Eto'o en équipe nationale. Bernard Tchoutang se souvient avec précision de cette conversation qui marquera à jamais leur relation : "Quand le président de la Fédération a commencé sa première sélection avec l'équipe nationale du Cameroun, je crois que c'était en 1997, l'un de ses premiers matchs, à Douala contre le Ghana, on a longuement échangé."
C'est lors de cet échange que le jeune Samuel Eto'o, avec cette détermination qui le caractérise, confie à son aîné : "Grand frère, tu sais, je vais être le meilleur attaquant du Cameroun." Une déclaration audacieuse à laquelle Tchoutang répond avec bienveillance mais aussi réalisme : "Ah bon ? Il faut que tu travailles beaucoup, parce que les Roger sont passés avant toi."
La réponse du futur quadruple Ballon d'Or africain ne se fait pas attendre : "Grand frère, tu vas voir, je vais y arriver." Une prophétie qui résonne encore aujourd'hui dans la mémoire de Bernard Tchoutang : "Depuis, cette phrase ne m'a jamais quitté. Je la lui rappelle souvent, on en rigole."
Aujourd'hui président de la FECAFOOT, Samuel Eto'o peut compter sur le respect absolu de son "grand frère". Bernard Tchoutang maintient une attitude protocolaire touchante : "Moi, je l'appelle toujours 'président'. Je pense que c'est normal : c'est le président de la Fédération. Et pour moi, il est même plus que ça."
Cette marque de respect se traduit par un vouvoiement constant, même dans les moments de détente : "Je ne le tutoie jamais, je le vouvoie toujours : 'Président, est-ce que vous savez… est-ce que…' Je le vouvoie tout le temps." Une attitude qui amuse parfois Eto'o lui-même : "Et parfois, si ça l'embête, il me dit : 'On reste là, je vous vouvoie !'"
L'anecdote la plus révélatrice de cette relation particulière s'est déroulée récemment lors d'un match contre le Nigeria à Limbé : "La dernière fois, on a joué à Limbé contre le Nigeria, je lui ai dit : 'Président, félicitations pour votre but.' Il m'a répondu : 'Mais grand frère, vous aussi !' Il veut que je le tutoie, mais je n'y arrive pas, parce que pour moi, c'est le président de la Fédération."
Au-delà du respect institutionnel, Bernard Tchoutang révèle un instinct protecteur profondément ancré : "On a cette relation qui fait que j'ai besoin de le protéger. En tant que grand frère, je pense que je vais le protéger, parce que je connais la maison, je sais ce qu'il vit."
L'ancien Lion indomptable comprend les défis que représente la présidence de la FECAFOOT : "Le travail est tellement intense, et puis c'est stressant." Fort de son expérience, il établit des parallèles avec d'autres figures marquantes du football camerounais : "Je dis souvent aux gens que j'ai connu ça : j'ai joué, j'ai connu des présidents comme Iya Mohammed."
Tchoutang n'hésite pas à défendre son "président" face aux critiques concernant son implication : "Et le président Samuel Eto'o, c'est un peu pareil. Il aime ce football, il veut tout faire pour eux. Et parfois, je ne comprends pas les gens qui disent qu'il est trop présent. Mais c'est normal pour un président."
Il compare le style de direction d'Eto'o à celui d'Iya Mohammed : "Iya Mohammed était partout : au restaurant, dans les vestiaires… Il était partout, parce qu'il aimait le football, il aimait les joueurs."
La relation entre les deux hommes transcende les fonctions officielles pour s'ancrer dans une confiance mutuelle absolue : "Il y a cette relation entre lui et moi, une vraie relation de confiance. Il sait qu'il peut compter sur moi, et je sais que je peux compter sur lui, à n'importe quel moment."
Cette loyauté s'exprime dans des termes sans équivoque : "Je sais que s'il m'appelle à 4h du matin pour me dire : 'J'ai besoin de toi', je serai là. Et je sais que si je l'appelle parce que j'ai un problème, il sera là."
Bernard Tchoutang conclut ses confidences par une déclaration qui témoigne de la solidité de leur lien : "On a cette relation qui me permet d'être totalement ouvert avec lui. Même si demain je ne travaille plus à la Fécafoot, je serai toujours là pour lui."
Ces révélations offrent un éclairage inédit sur les coulisses du football camerounais et révèlent la dimension humaine d'une relation forgée sur les terrains et consolidée par le temps. Entre respect institutionnel et affection fraternelle, Bernard Tchoutang et Samuel Eto'o incarnent une belle histoire d'amitié dans le monde du football.