Les échecs s’enchainent depuis plusieurs mois dans le football camerounais. Plus rien ne va. Champion en titre, le Cameroun ne dépassera pas non plus les phases de groupe de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans (CAN U17), car le 07 mai 2023, les lionceaux ont été éliminés de la compétition, battus par le Burkina Faso (2-1).
Après chaque défaite, les yeux s’orientent vers le président de la Fecafoot Samuel Eto’o qui est désigné comme le principal responsable ou encore le coach.
« À peine les U17 sont éliminés de la CAN, le Président de la fédération est la bête à abattre, le Coach doit être guillotiné, les joueurs sont trop vieux et on proclame même que les meilleurs ont été laissés au quartier. Chacun fait subitement comme si tout commençait à l’instant où survient l’élimination », indique le journaliste Martin Camus Mimb.
« Mais avant de poursuivre cette analyse, j’ai une question : Samuel Eto’o, Roger Milla, Patrick MBOMA, Joseph Antoine Bell, Thomas Nkono, Marc Vivien Foe, Rigobert SONG, Geremi Njitap, Raymond Kalla et autres ont gagné quelle compétition jeune à l’échelle du continent ? Pourtant il s’agit là de sacrées générations de footballeurs », demande-t-il.
« Tout se passe donc dans ces analyses biaisées comme si le Cameroun a toujours gagné les compétitions jeunes. La dernière fois que le Cameroun a gagné la CAN U20 c’était en 1995. En 14 éditions de la Can U17, le Cameroun a gagné deux fois en 2003 et 2019. Et depuis 2011, on attend toujours de voir le Cameroun inscrire son nom au tableau de la Can U23. En vérité, le Cameroun n’a eu que très souvent des éclairs à l’échelle africaine en compétitions jeunes, mais jamais la régularité. Qu’est-ce qui fait donc problème ? », Poursuit-il.
Le journaliste sportif, dans son analyse, évoque un sujet de plus en plus récurent dans le football camerounais : la fraude sur l’âge.
« Nous les parents qui voulons tuer les coaches et autres depuis hier, sommes les mêmes qui charcutons les âges de nos enfants. Le problème de la gestion de l’état civil qui n’est pas propre au football, est donc un autre goulot d’étranglement. Tout cela réuni, sans diagnostic profond, ne va nous donner que des générations spontanées qui gagneront par à-coups, et disparaîtront dans la foulée. Trouvez-vous logique que trois ans après le sacre des U17, pas un seul joueur de cette cuvée ne soit un prétendant sérieux pour une place de titulaire dans la sélection senior ou même U23 à deux ou trois exceptions près ? Non », coupe Camus Mimb.