Six mois après sa nomination à la tête de l’Office national des infrastructures et des équipements sportifs (ONIES) par le chef de l’Etat, l’ancien gardien des Lions indomptables a décidé de se prêter au jeu de questions-réponses avec la presse sportive nationale et internationale. Dans cette première grande sortie médiatique, le patron de cette institution, dans un échange à bâtons rompus, a globalement, dressé l’état des lieux de la situation sur le terrain.
Quel bilan faites-vous aujourd’hui de l’Office national des infrastructures et équipements sportifs un semestre après sa mise en exercice ?
L’état des lieux, vous en avez deux ; l’état des lieux de l’Office national des infrastructures et équipements sportifs et celui des infrastructures. S’agissant de l’état des lieux de l’ONIES, c’est une structure absolument nouvelle. Donc, que la feuille est blanche et qu’il faut commencer à la remplir. Le temps de la remplir, ce n’est pas comme si on avait pris la place de quelqu’un et donc on poursuit ce qu’il faisait, on corrige un peu la trajectoire. Dans notre cas, tout est à faire. Et je sais, qu’en tant que journalistes, vous avez lu le décret dans tous les sens. Donc, le comité est composé des membres qui sont désignés par certains ministères, cela prend du temps. Le dernier a été désigné le 9 juillet dernier. Ce qui veut dire que le président que je suis n’a pas encore convoqué une session de ce comité. Et donc, même si on travaille d’arrache-pied pour que tout ce qui est document et bureau puisse être prêt, parce que quand on va convoquer la session, c’est quand même pour statuer sur quelque chose. Et donc ça, ça n’a pas encore eu lieu. Et je peux donc vous annoncer que si nous, on avait voulu vous inviter, ça n’aurait pas été maintenant, parce qu’on n’aurait pas été capable de vous acheter une bouteille d’eau. On sera administrativement opérationnel quand la première session du comité se sera tenue.
Est-ce donc à dire que l’Office national des infrastructures et équipements sportifs n’existe que sur du papier ? Comment fonctionnez-vous ?
Non ! Tout le monde voit les traces de l’Office national des infrastructures et équipements sportifs partout ; il y en a qui disent que l’ONIES les gêne, d’autres qui disent merci à l’ONIES… Non, l’ONIES existe. Le chef de l’Etat a eu la première idée lumineuse de créer le COMIP-CAN, qui devait agir en amont du comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations. Ensuite, il a eu encore cette idée visionnaire de créer l’office qui devait s’occuper de pérenniser les infrastructures, donc de les gérer au quotidien. Et j’ai eu la chance de faire partie de cette vision. Donc, je crois que l’ONIES, avec mes deux principaux collaborateurs, est déjà au travail. Et aujourd’hui, tous les stades de la Can sont en mesure de recevoir des matchs internationaux, et les autres infrastructures -parce qu’il ne faut pas les oublier- parcours Vita -vous en avez vu un qui a été inauguré encore récemment- ; le Palais des sports, les piscines… Toutes ces infrastructures dédiées au grand public camerounais sont à la disposition du public camerounais. Je vais juste rappeler que l’Etat du Cameroun a construit des lycées, des hôpitaux, des péages.
Mais dans ces lycées, dans ces hôpitaux et sur ces autoroutes, il n’est pas possible de circuler sans contribuer un peu. Donc, il faudrait que les gens sachent que les infrastructures sportives ne sont pas totalement gratuites. Ce n’est pas qu’elles ne soient pas gratuites, c’est qu’on demande à ceux qui sont utilisateurs comme celui qui n’est pas malade ne verse rien à l’hôpital. Celui qui ne vient pas utiliser les infrastructures ne verse rien. Mais celui qui vient les utiliser va contribuer à l’entretien des infrastructures. Donc, je pense que c’est assez clair et que tout le monde sache que l’ONIES a les bras grands ouverts pour accueillir tous ceux qui sont désireux de venir utiliser les infrastructures. Toutes les fédérations, toutes les associations socioculturelles ont leur place dans l’utilisation de ces infrastructures
Justement, le cas du stade Olembé, hors-norme ou pas?
Le stade Olembé, tout le monde sait que c’est que c’est un stade de haut standing. Donc évidemment, ces infrastructures coûtent quelque chose, même à l’utilisation. Vous savez, quand vous avez des autoroutes, les routes nationales existent toujours. Celui qui ne veut pas payer le péage emprunte la route nationale. Mais si vous voulez utiliser les infrastructures de haut-standing vous aurez une composition.
A ce jour, le stade d’Olembé peut-il accueillir un match international ?
Ah oui ! Tout le monde parle comme si nos infrastructures n’étaient que pour le football. Et justement pour le football, toutes nos infrastructures sont prêtes, il faut le savoir. On peut jouer sur tous nos terrains. Nos terrains, l’herbe est verte partout, les vestiaires sont propres et nettoyés. Donc, on peut utiliser n’importe lequel de nos stades. Mais malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui peut utiliser le stade d’Olembé. Tout le monde ne peut pas habiter un hôtel cinq étoiles. Mais l’hôtel cinq étoiles est là…
Mais c’est une sanction de la Confédération africaine de football (Caf)…
Non, ce n’était pas une sanction ; il faudrait peut-être revenir dessus. Le stade d’Olembé n’a jamais été sanctionné. Il n’a juste pas été inspecté. Et je pourrai montrer le document que la Caf m’a envoyé. D’ailleurs, ce n’est pas que je pourrais montrer, je crois que vous allez être patient, parce que les Camerounais sont comme ils sont. Après, on va dire que Bell parle bien, mais ce qu’il dit là, etc. Donc, le stade est juste non inspecté, et on a retiré Mfandena à cause de la pelouse lors du match contre le Malawi. Mais, ça c’est la faute de la partie camerounaise. Le Cameroun a des stades, il avait choisi jouer sur Mfandena sans l’avoir inspecté auparavant. L’ONIES venait d’être mise en place. Donc, la fédération (Fecafoot, ndlr) aurait dû se rapprocher de ces installations pour être sûr. Aujourd’hui, c’est quelque chose qui n’arriverait plus. Entre temps, le stade de Mfandena a été totalement remis à neuf ; en tout cas sa pelouse. Et donc oui, n’importe quel match peut se jouer dans n’importe quel stade.