Le Benin vient de lever totalement l’embargo sur l’exportation du pétrole nigérien. Désormais, les navires pourront être chargés conformément aux clauses des accords en vigueur et le pétrole exporté via la plateforme de Sèmè-kpodji. Cette autorisation a été donnée à la société chinoise Wapco qui avait demandé aux deux pays de trouver un terrain d’entente, malgré la tension, pour le chargement du pétrole comme prévu dans l’accord du projet pipeline Bénin-Niger.
Rappelons que le Benin avait interdit l’exportation du pétrole nigérien. Le 8 mai, le président béninois Patrice Talon avait laissé entendre que le Niger faisait dans l’informel. Il a également appelé les autorités nigériennes à rouvrir la frontière terrestre si elles veulent que le pétrole, extrait du gisement d'Agadem, dans le sud-est du Niger, soit exporté via les eaux béninoises.
Dans un premier temps, ce blocus sera levé de façon ponctuelle et provisoire quelques jours plus tard par les autorités béninoises avec le chargement du premier navire. Ce premier navire a quitté les eaux béninoises avec à son bord un million de barils de pétrole brut vers la France.
Pour justifier cette autorisation provisoire, le ministre de l’Eau et des mines, Samou Adambi avait indiqué que la douane nigérienne avait saisi officiellement la douane béninoise.
Les 28 et 29 mai 2024, s'est tenue à Niamey, une session du comité inter-Etat de pilotage du pipeline. Elle a permis aux trois parties notamment le Bénin, Niger et la société chinoise Wacpo, d’exposer les difficultés et de retenir les diligences à accomplir par chaque partenaire.
C’est le second bras de fer que le Bénin perd face au Niger. Favorable à une intervention militaire au Niger Patrice Talon avait fermé ses frontières avec le Niger. Face aux conséquences dramatiques de sa décision sur l’économie béninoise, il fait un rétropédalage sans convaincre les autorités nigériennes. Niamey pour des raisons de sécurité, refuse d’ouvrir sa frontière avec le Benin.