L’Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger (Uttan) a exprimé sa profonde consternation face à une nouvelle attaque jihadiste perpétrée le 31 octobre 2024 contre un convoi de transport nigérien. Cette attaque a eu lieu à quelques kilomètres de Téra, dans l’ouest du pays, en territoire burkinabé.
Depuis le coup d’État au Niger en juillet 2023, la frontière avec le Bénin est fermée, obligeant les transporteurs à passer par l’Est du Burkina Faso. Cette situation a rendu les routes traversant la frontière entre le Niger et le Burkina Faso particulièrement dangereuses.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent plusieurs camions de marchandises en feu, arrêtés en ligne sur une route située entre le Sud-Ouest du Niger et le Nord-Est du Burkina Faso. « Nous avons perdu plusieurs de nos camarades sur cet axe, victimes d’attaques terroristes de plus en plus fréquentes », a déclaré l’Uttan dans un communiqué publié le 1er novembre.
L’armée nigérienne a également signalé des attaques sur cet axe routier, attribuées à des « terroristes ». Depuis la crise diplomatique avec le Bénin, le Niger a été contraint de se tourner vers le port du Togo, obligeant les transporteurs à traverser l’Est du Burkina Faso. Niamey accuse le Bénin d’accueillir des bases militaires françaises où s’entraîneraient des jihadistes.
Le Burkina Faso, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, est miné par des attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique depuis 2015. Ces violences ont fait en tout 26 000 morts, civils et militaires, selon l’ONG Acled.
« Cette voie s’est transformée en un véritable calvaire, un mouroir », déplore l’Uttan. En dehors des attaques, les routiers subissent des tracasseries incessantes, des humiliations quotidiennes, des rackets et d’importantes pertes de temps. Le syndicat juge la situation « insupportable » et demande aux autorités nigériennes de prendre des mesures immédiates et rigoureuses.