Burkina Faso : RSF dénonce la réquisition forcée de trois journalistes critiques

Ibrahim Traore Image illustrative

Fri, 25 Oct 2024 Source: www.camerounweb.com

Dans une nouvelle escalade de la répression contre la presse au Burkina Faso, les autorités ont confirmé la réquisition forcée de trois journalistes disparus depuis juin 2024. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une "pratique extrême" visant à faire taire les voix critiques.

Après quatre mois de silence, le gouvernement burkinabè reconnaît avoir réquisitionné trois professionnels des médias :

• Kalifara Séré, chroniqueur sur BF1, disparu le 19 juin après une audition au Conseil supérieur de la communication

• Adama Bayala, journaliste et chroniqueur sur BF1, porté disparu depuis le 28 juin

• Serge Oulon, directeur de publication du bimensuel d'investigation L'Événement, enlevé à son domicile le 24 juin

Une "mobilisation générale" controversée

Selon Marcel Zongo, directeur général des droits humains au ministère de la Justice burkinabè, ces réquisitions s'appuient sur un décret de la junte portant "mobilisation générale" contre les groupes jihadistes. Cette révélation a été faite lors de la 81e session de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples à Banjul.

"Le journalisme libre et fiable meurt à petit feu au Burkina Faso", alertent une cinquantaine de journalistes d'Afrique de l'Ouest dans une tribune publiée par Le Monde. Depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Traoré en septembre 2022, plusieurs médias ont été suspendus, notamment des médias étrangers accusés de freiner la lutte contre le terrorisme.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, qualifie ces réquisitions de "pratique extrême visant à punir et réduire au silence des journalistes d'investigation et des chroniqueurs critiques du pouvoir".

Source: www.camerounweb.com