Burkina Faso : l'attaque de Barsalogho, une tragédie sans précédent

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Wed, 28 Aug 2024 Source: www.camerounweb.com

Le samedi 24 août 2024, la ville de Barsalogho au Burkina Faso a été le théâtre d'une des attaques terroristes les plus meurtrières de l'histoire du pays. Selon Jeune Afrique, près de 300 personnes auraient perdu la vie alors qu'elles creusaient une tranchée censée protéger la ville des incursions jihadistes.

D'après les informations rapportées par Jeune Afrique, l'attaque s'est produite vers 9 heures du matin, alors que des centaines d'hommes travaillaient à l'excavation d'une tranchée à environ trois kilomètres de la commune. Les assaillants, décrits comme des dizaines, voire des centaines d'hommes à moto, ont ouvert le feu sur les travailleurs. L'assaut aurait duré près de deux heures.

Le magazine panafricain précise que le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), une filiale sahélienne d'Al-Qaïda, a revendiqué cette attaque.

Bien qu'aucun bilan officiel n'ait encore été communiqué, Jeune Afrique rapporte que des sources locales et sécuritaires évoquent jusqu'à 300 morts. Le nombre de blessés serait également très élevé, avec certaines sources mentionnant jusqu'à 300 personnes blessées.

Selon le témoignage d'un habitant recueilli par Jeune Afrique, les secours ne seraient arrivés que plusieurs heures après la fin de l'attaque, les premiers hélicoptères n'atterrissant qu'à partir de 16 heures.

Jeune Afrique révèle que, selon plusieurs sources, les populations de Barsalogho auraient été mises en garde par le JNIM quelques jours avant l'attaque. Le groupe terroriste aurait menacé de représailles tous ceux qui collaboreraient avec les Forces de défense et de sécurité (FDS).

Le magazine cite également un rescapé qui affirme que les autorités avaient été alertées du danger quatre jours avant l'attaque, y compris par les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), mais que ces avertissements n'auraient pas été pris en compte.

Jeune Afrique rapporte que la stratégie des tranchées, voulue par le chef de la junte burkinabè Ibrahim Traoré, est loin de faire l'unanimité. Un spécialiste des questions militaires burkinabè, cité par le magazine, explique que si cette méthode peut être utile autour d'emprises militaires, elle a ses limites lorsqu'appliquée à l'échelle d'une ville entière.

L'ampleur de ce massacre pourrait avoir des répercussions importantes sur la stabilité du régime actuel, alors que le mois d'août a été particulièrement sanglant avec d'autres attaques meurtrières rapportées dans différentes régions du pays.

Source: www.camerounweb.com