Côte d'Ivoire : un meurtre sur le campus relance le débat sur l'avenir du plus grand syndicat étudiant

Police Cote D'Ivoire Image illustrative

Sat, 5 Oct 2024 Source: www.camerounweb.com

Le meurtre d'un étudiant à l'Université Felix-Houphouet-Boigny d'Abidjan-Cocody a déclenché une onde de choc dans le milieu universitaire ivoirien, remettant en question l'avenir de la puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci).

Dans la nuit du 29 au 30 septembre, le corps sans vie d'Agui Mars Aubin Deagoué, surnommé "Général Sorcier", a été déposé au CHU de Cocody. Cet étudiant en master d'anglais, âgé de 49 ans, était connu pour son "conflit perpétuel" avec Sié Kambou, le secrétaire général de la Fesci, selon le procureur près le tribunal de première instance d'Abidjan.

L'enquête préliminaire révèle que Sié Kambou aurait organisé un rendez-vous avec la victime par l'intermédiaire d'un tiers. Ce dernier, désormais en détention, affirme que "Général Sorcier" aurait été "enlevé par des individus à bord d'un taxi Yango pour une destination inconnue" lors de cette rencontre.

Cette affaire relance le débat sur la violence endémique qui sévit sur les campus ivoiriens. La Fesci, organisation estudiantine la plus influente du pays, est régulièrement pointée du doigt pour son rôle dans ces troubles.

Fondée en 1990, la Fesci a longtemps été considérée comme un tremplin vers la scène politique nationale. Plusieurs figures de premier plan de la vie politique ivoirienne actuelle, telles que Guillaume Soro et Charles Blé Goudé, ont fait leurs armes au sein de ce syndicat.

L'avenir de la Fesci est désormais incertain. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la gestion des mouvements étudiants en Côte d'Ivoire, avec potentiellement une refonte en profondeur du paysage syndical estudiantin.

Les autorités ivoiriennes font face à un défi de taille : comment assainir le milieu universitaire tout en préservant le droit d'association et d'expression des étudiants ? La réponse à cette question pourrait façonner l'avenir de l'enseignement supérieur dans le pays pour les années à venir.

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