Guinée : Trois mois après la disparition de Foniké Menguè et Billo Bah, l'inquiétude persiste

Trois mois se sont écoulés depuis la disparition mystérieuse de deux figures de proue du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) en Guinée. Oumar Sylla, connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah restent introuvables, laissant leurs familles et la société civile dans l'angoisse et l'incertitude.

Dans la nuit du 9 juillet, des hommes en uniforme, identifiés comme des éléments des Forces spéciales et des gendarmes, ont procédé à l'arrestation des deux activistes, ainsi que de leur collègue Mohamed Cissé. Ce dernier, libéré quelques jours plus tard, a fourni les seules informations dont disposent les familles à ce jour.

Selon le témoignage de Cissé, les deux hommes auraient été conduits sur les îles de Loos, au large de Conakry, après avoir transité par l'escadron de la gendarmerie de Hamdallaye et l'enceinte de la présidence. Ils seraient actuellement détenus au pénitencier de Fotoba, une prison datant de l'époque coloniale.

Le 17 juillet, le procureur général près la Cour d'appel de Conakry, Fallou Doumbouya, a nié toute implication de la justice dans l'interpellation des deux hommes. Il a également annoncé l'ouverture "d'enquêtes minutieuses et complètes" sur ces disparitions.

Cependant, trois mois après cette déclaration, aucun progrès tangible n'a été communiqué. Le Premier ministre Bah Oury a assuré que "les enquêtes se poursuivent", mais les familles et les avocats des disparus restent sceptiques quant à la volonté réelle des autorités de faire la lumière sur cette affaire.

Les proches des disparus ne cachent pas leur désarroi face à cette situation. "Autant que je sache, il n'y a aucune enquête en cours. Trois mois après, c'est toujours le silence", déplore une source familiale. Les avocats des activistes partagent ce sentiment, affirmant n'avoir été informés d'aucune avancée dans l'enquête.

L'épouse de Mamadou Billo Bah, Assiatou Bah, a récemment publié un message poignant sur les réseaux sociaux, implorant la première dame, Lauriane Doumbouya, d'intervenir auprès de son mari pour obtenir la libération des disparus