Lazarus Chakwera a promis d'intensifier les opérations de recherche et de sauvetage
Les dégâts causés par une tempête tropicale qui a frappé le Malawi, tuant 225 personnes, est une "tragédie nationale", a déclaré le président.
Lazarus Chakwera a promis d'intensifier les opérations de recherche et de sauvetage, alors qu'il assistait aux funérailles de certaines victimes.
Lors d'une visite à l'hôpital Queen Elizabeth de Blantyre déclaré à la BBC qu'au moins 36 routes sont inutilisables, ponts ayant été gravement endommagés par les fortes pluies et les inondations. "Tout le monde fait de son mieux", a-t-il assuré.
Au cours de la tempête, plusieurs personnes ont été emportées par les eaux ou ensevelies sous des glissements de terrain.
Le gouvernement a mis en place 30 campements d'urgence pour au moins 20 000 rescapés.
Blantyre, la capitale commerciale vallonnée du Malawi, est la plus touchée : des habitants sont morts dans des glissements de terrain et des maisons se sont effondrées dans les eaux de crue.
"Même notre personnel de santé a besoin d'aide", a déclaré le ministre de la santé, Khumbize Kandodo Chiponda, dans l'émission Focus on Africa de la BBC.
Qualifiant la situation de "très fragile", elle a déclaré que plus de cinq millions de personnes ont été touchées par la tempête.
"Nous avons l'habitude des cyclones. Malheureusement, pour Freddy, c'était totalement différent, totalement inattendu", a-t-elle déclaré.
"Nous récupérons encore des cadavres. Un enfant a été retrouvé, heureusement encore en vie", a ajouté Mme Chiponda.
L'agence gouvernementale de gestion des catastrophes a déclaré que 41 personnes sont toujours portées disparues. A Blantyre et dans d’autres zones au sud du Malawi, la tempête aurait fait plus de 700 blessés.
"Ma meilleure amie, son frère, sa sœur et sa mère ont été emportés par la coulée de boue et leurs corps n'ont pas été retrouvés. C'est une catastrophe. On ne peut même pas faire son deuil", a déclaré Fadila Njolomole, une habitante de Blantyre âgée de 19 ans, citée par l'agence de presse AFP.
Le président Chakwera, vêtu de bottes en caoutchouc et d'un imperméable, a assisté aux funérailles de 21 victimes dans une école primaire de la ville.
"Je lance un appel aux partenaires internationaux et aux donateurs pour qu'ils apportent une aide supplémentaire. Il s'agit d'une tragédie nationale qui a affecté chacun d'entre nous", a-t-il déclaré.
Il a annoncé 14 jours de deuil national.
L'effondrement des routes et des ponts a entravé les opérations de sauvetage. Les hélicoptères ont rencontré des difficultés en raison des fortes pluies et vents violents, qui se sont désormais calmés.
Dans un village de la région de Mulanje, un homme a envoyé un message WhatsApp mardi, indiquant que des pluies et des vents violents s'abattaient sur eux depuis deux zones montagneuses.
"Nous n'avons aucun espoir, nulle part où aller", a-t-il déclaré, ajoutant que des femmes, des enfants et des personnes âgées figuraient parmi les personnes à évacuer.
On ne sait pas si une équipe de secours est arrivée jusqu'à eux.
Freddy a déversé l'équivalent de six mois de précipitations en six jours sur le Malawi et le Mozambique voisin.
Plus de 50 décès ont été signalés au Mozambique, selon les autorités du pays.
Selon Myrta Kaulard, une fonctionnaire des Nations unies, les investissements du gouvernement dans des mesures de protection contre les inondations ont pu prévenir certains dégâts.
"C'est une preuve énorme de l'ampleur des investissements nécessaires dans un pays comme le Mozambique en raison de l'intensité du changement climatique ", a-t-elle déclaré dans l'émission Newsday de la BBC.
Freddy est l'une des quatre seules tempêtes de l'histoire à avoir traversé tout l'océan Indien, du nord-ouest de l'Australie à l'Afrique continentale. Selon l'Organisation météorologique mondiale, Freddy pourrait également être le cyclone tropical avec la plus longue durée de vie jamais enregistrée.
Dimanche, la tempête a frappé le Mozambique sous forme de cyclone - pour la deuxième fois en moins d'un mois - après avoir frappé l’état insulaire de Madagascar dans l'océan Indien, causant d'importants dégâts.
Selon les experts, le changement climatique rend les tempêtes tropicales plus humides, plus venteuses et plus intenses à l’échelle mondiale.
La tempête a également paralysé l'approvisionnement en électricité au Malawi. La plupart des régions du pays subissent des coupures de courant prolongées.
La compagnie nationale d'électricité a déclaré qu'elle n'était pas en mesure de faire fonctionner sa centrale hydroélectrique, celle-ci ayant été remplie de débris.