La Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a rendu un verdict important concernant les manifestations #EndSARS d’octobre 2020 à Lagos. Le gouvernement nigérian a été ordonné de verser 2 millions de nairas à chacune des victimes de ces manifestations. Cette décision a été rendue par le juge Sengu Koroma, qui a jugé que le Nigeria avait violé plusieurs droits fondamentaux des manifestants.
Les manifestations #EndSARS avaient été organisées par des citoyens nigérians, principalement des jeunes, pour protester contre la brutalité de l’unité spéciale anti-robbery squad (SARS) de la police nigériane. Ces événements ont culminé à Lekki, un quartier de Lagos, où les forces de l’ordre ont été accusées de réprimer violemment les manifestations pacifiques.
Le juge Koroma a spécifié que le Nigeria devait compenser les victimes pour la violation de leur « droit à la sécurité de la personne ». En outre, il a souligné la nécessité d’indemniser les manifestants pour la violation de leurs droits à « l’interdiction de la torture et des traitements cruels, inhumains et dégradants », ainsi que pour leurs droits à la « liberté d’expression ». D’autres motifs d’indemnisation incluent la violation des « droits de réunion et d’association » et l’échec du gouvernement à enquêter sur les violations des droits de l’homme.
La Cour a également ordonné au Nigeria de respecter ses obligations en vertu de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), en enquêtant sur les agents responsables des violations et en les poursuivant en justice. Le gouvernement nigérian doit également rendre compte, dans un délai de six mois, des mesures prises pour mettre en œuvre ce jugement.
Le verdict souligne que le Nigeria a enfreint les articles 1, 4, 6, 9, 10 et 11 de la CADHP, qui couvrent les droits à la vie, à la sécurité de la personne, à la liberté d’expression, de réunion et d’association, à l’interdiction de la torture, et au devoir d’enquête de l’État. Cependant, la Cour a noté qu’il n’y avait pas de violation du droit à la vie des requérants, les plaintes ayant été déposées in vitam.