Abdoulaye Diop ; le ministre des affaires étrangères de la Russie a évoqué les relations entre les pays de l’Alliances des Etats du sahel et la Russie. Répondant à une question sur le changement de maitre au Forum de Crans Montana à Bruxelles, le chef de la diplomatie malienne a été clair et intransigeant. Il a rappelé que la Russie n’a jamais colonisé un État et qu’elle se lance uniquement dans des partenariats gagnants- gagnants et non la gestion de la politique intérieure des Etats. Abdoulaye Dop a également mise en lumière les raisons qui ont amené au renforcement de la coopération militaire avec la Russie.
« Lorsqu’on a demandé à l’Union européenne de nous aider à former et équiper nos armées pour faire face à la menace terroriste, on a vu le résultat. Les soldats maliens qui étaient formés devaient apporter leurs propres munitions. On nous a dit que l’Union européenne ne fournit pas d’armes létales. Et en Ukraine, ce ne sont pas les armes létales qui sont envoyées ? Ou bien la vie d’un européen vaut mieux que celle d’un Sahélien ? Vous voulez qu’on combatte Al-Qaïda avec des bâtons ? Non ! On a voulu acheter des armes, ils nous ont dit qu’ils ne vendent pas d’armes. On choisit donc la Russie si elle peut nous fournir les armes, on est avec les Etats-Unis si elle peut donner le développement. » a-t-il indiqué.
Le chef de la diplomatie malienne est également revenu sur le retrait des trois pays de l’AES de la CEDEAO. Tout en se basant sur des exemples précis, Abdoulaye Diop a énuméré les raisons pour lesquels les pays de l’AES accusent l’institution sous régionale d’être instrumentalisé. « Un pays étranger est venu nous voir au début de la transition. Je peux aussi dire le nom, je n’ai pas peur. Ils ont dit : dites-nous combien de temps va durer la transition, pour qu’on demande à la CEDEAO de vous laisser en paix. Voici ce qui se passe aujourd’hui en Afrique. Il faut se demander pourquoi les six derniers coups d’Etat en Afrique sont dans les seuls pays francophones. En réalité, il n’y a ni indépendance économique, ni politique contrairement aux pays anglophones » a-t-il précisé.