Netanyahu accuse Starmer d'être du « mauvais côté de l'humanité » et de se ranger du côté du Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé une attaque cinglante contre le Premier ministre Sir Keir Starmer et les dirigeants de la France et du Canada, déclarant qu'ils avaient "effectivement dit qu'ils voulaient que le Hamas reste au pouvoir".

Il a également accusé M. Starmer, Emmanuel Macron et Mark Carney de se ranger du côté des "meurtriers de masse, des violeurs, des tueurs de bébés et des kidnappeurs".

M. Netanyahu s'est exprimé après l'attaque de jeudi contre le personnel de l'ambassade d'Israël à Washington. Quelques jours plus tôt, le Royaume-Uni, la France et le Canada avaient condamné l'offensive élargie d'Israël à Gaza, la jugeant "disproportionnée" et qualifiant la situation humanitaire d'"intolérable".

Downing Street a rappelé que Sir Keir avait déjà condamné l'attaque de Washington.

Dans ce message, Sir Keir a qualifié l'antisémitisme de "mal que nous devons éradiquer". Les trois pays ont dénoncé la tuerie de Washington, au cours de laquelle Yaron Lischinsky, 30 ans, et Sarah Lynn Milgrim, 26 ans, employés de l'ambassade, ont été abattus lors d'un événement organisé par le musée juif de la capitale. Le suspect, Elias Rodriguez, a crié à plusieurs reprises "Palestine libre" lors de son arrestation, a indiqué la police.

Le Royaume-Uni, la France et le Canada, proches alliés d'Israël, se sont également prononcés en faveur de ce dernier à la suite des attaques meurtrières menées par le Hamas il y a 19 mois.

Leur déclaration demandant à Israël de mettre fin à sa dernière offensive a été largement considérée comme la plus forte critique de l'action militaire israélienne depuis le début de la guerre à Gaza. Ils ont menacé de prendre des mesures concrètes si Israël ne changeait pas de cap.

Mercredi, Sir Keir a ajouté que la décision d'Israël de n'autoriser qu'une petite quantité d'aide à Gaza était "tout à fait inadéquate" et le Royaume-Uni a suspendu les pourparlers sur un éventuel accord commercial.

Dans sa vidéo, M. Netanyahu a déclaré que le Hamas voulait détruire Israël et anéantir le peuple juif. Il a ajouté que le groupe armé palestinien avait accueilli favorablement les critiques conjointes du Royaume-Uni, de la France et du Canada sur la conduite de la guerre par Israël.

Certains des plus proches alliés d'Israël voulaient que ce dernier "se retire et accepte que l'armée de tueurs de masse du Hamas survive", a-t-il déclaré.

"Je dis au président Macron, au Premier ministre Carney et au Premier ministre Starmer, lorsque des meurtriers de masse, des violeurs, des tueurs de bébés et des kidnappeurs vous remercient, vous êtes du mauvais côté de la justice".

"Vous êtes du mauvais côté de l'humanité et du mauvais côté de l'histoire", a-t-il ajouté.

Un ministre israélien, Amichai Chikli, a déclaré que Sir Keir et d'autres dirigeants avaient "enhardi les forces de la terreur".

Vendredi, le ministre britannique des forces armées, Luke Pollard, a condamné les assassinats perpétrés à Washington, mais a rejeté les vives critiques formulées par M. Netanyahu à l'encontre du premier ministre britannique.

Il a déclaré : "Nous soutenons Israël : "Nous soutenons le droit d'Israël à l'autodéfense tant qu'il agit dans le respect du droit humanitaire international, une position que nous défendons depuis les terribles attentats du 7 octobre.

"Nous sommes également très clairs sur le fait qu'il faut que l'aide parvienne aux personnes qui souffrent réellement à Gaza".

Le porte-parole du ministère français des affaires étrangères, Christophe Lemoine, a également réitéré ses critiques à l'égard de "l'escalade" israélienne à Gaza à la suite de la déclaration de M. Netanyahu.

Il a déclaré à la radio FranceInfo : "Israël doit laisser entrer l'aide. L'accès doit être massif et gratuit".

Jeudi, plus de 90 camions transportant de l'aide ont été autorisés à entrer dans la bande de Gaza, mais l'ONU a déclaré que ce niveau était "loin d'être suffisant" pour répondre aux besoins des Palestiniens qui y vivent.

Le peu d'aide qui entre dans la bande de Gaza fait suite à un blocus total de 11 semaines qui, selon les groupes humanitaires, risque de provoquer une famine généralisée. Israël a repris ses frappes aériennes en mars, qui ont depuis tué 3 613 Palestiniens, selon le ministère de la santé dirigé par le Hamas.

Dans une interview accordée au programme Newshour de BBC World Service, l'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert a qualifié l'actuelle administration israélienne de "bande de voyous".

Il était interrogé sur les remarques du ministre israélien de l'éducation, qui avait déclaré que M. Olmert devrait avoir honte d'une précédente interview avec la BBC, dans laquelle il affirmait que ce que faisait Israël à Gaza était "proche d'un crime de guerre".

"C'est un non-sens, c'est un groupe de voyous qui dirige l'État d'Israël ces jours-ci et le chef de ce groupe est Netanyahou - c'est un groupe de voyous", a déclaré M. Olmert.

"Bien sûr, ils me critiquent, ils me diffament, je l'accepte et cela ne m'empêchera pas de critiquer et de m'opposer à ces politiques atroces.

Israël a lancé une campagne militaire à Gaza en réponse à l'attaque transfrontalière du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait environ 1 200 morts et 251 otages.

Au moins 53 762 personnes, dont 16 500 enfants, ont été tuées à Gaza depuis lors, selon le ministère de la santé du territoire, dirigé par le Hamas.