Paris menace, Alger rétorque

Les relations entre la France et l’Algérie ne cessent de se détériorer. Ce 26 février 2025, le Premier ministre français a annoncé son intention de demander à l’Algérie une révision de l’accord signé en 1968 entre les deux parties. Cet accord confère un statut particulier aux Algériens, régissant leurs conditions de circulation, de séjour et d’emploi en France. Selon le chef du gouvernement français, cette demande sera formulée dans un délai de quatre à six semaines, à moins que l’Algérie n’accepte de reprendre la liste des personnes considérées comme « sensibles » que la France souhaite voir rapatriées.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères algérien a réagi avec vigueur, indiquant que toute action de la France sera suivie d’une réciprocité. Il a affirmé que son pays rejette catégoriquement les ultimatums et les menaces. « L’Algérie rejette fermement les ultimatums et les menaces. De même, elle appliquera une réciprocité stricte et immédiate à toute restriction apportée aux mobilités entre l’Algérie et la France.

Toute remise en cause de l’Accord de 1968, déjà largement vidé de sa substance, entraînera de la part de l’Algérie une remise en cause des autres accords et protocoles de même nature, sans préjudice d’autres mesures que ses intérêts nationaux pourraient dicter. Dans cette escalade des tensions initiée par la partie française, l’Algérie n’a pris l’initiative d’aucune rupture et laisse à la France la responsabilité pleine et entière de cette dégradation », pouvait-on lire dans le communiqué.

Rappelons que les tensions entre les deux pays se sont exacerbées cette semaine suite à l’attentat meurtrier de Mulhouse, perpétré le 22 février, dont est accusé un ressortissant algérien en situation irrégulière. Selon Paris, l’Algérie aurait refusé à quatorze reprises de le reprendre.