RDC: le parti du président Tshisekedi relance le projet de modification de la Constitution

FT Tshisekedi Félix Antoine Tshisékédi

Tue, 1 Oct 2024 Source: www.camerounweb.com

Le parti présidentiel, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a relancé le débat autour de la révision de la Constitution en République Démocratique du Congo (RDC). Lors d’un rassemblement populaire ce week-end, Augustin Kabuya, Secrétaire Général de l’UDPS, a plaidé pour une révision de la Loi fondamentale, estimant qu’elle présente plusieurs lacunes.

Selon Augustin Kabuya, la Constitution actuelle présente plusieurs lacunes. Il argue que le mandat présidentiel de cinq ans n’est pas pleinement effectif, car une partie de cette période est consacrée aux négociations pour la formation du gouvernement. Selon Kabuya, cela réduit le mandat effectif à environ trois ans, une situation qu’il juge insatisfaisante pour mener à bien les projets présidentiels.

En outre, Kabuya critique l’origine de la Constitution, affirmant qu’elle aurait été « élaborée par des étrangers ». Cet argument sert à justifier son appel à une révision, suggérant que la Constitution actuelle ne reflète pas suffisamment les réalités et aspirations du peuple congolais.

Les déclarations de Kabuya ont rapidement été dénoncées par plusieurs organisations de la société civile et des opposants politiques. L'ONG Justicia ASBL a notamment accusé Kabuya de semer la confusion entre révision et changement de la Constitution. L'organisation souligne que cela pourrait constituer une violation de l’article 220, qui protège certaines dispositions immuables, telles que la limitation des mandats présidentiels.

Face à cette agitation, le Président Félix Tshisekedi a, en août dernier, nié toute intention de modifier la Constitution pour prolonger son mandat présidentiel. Il a affirmé : "Je n’ai jamais dit que je changerai la Constitution pour allonger la durée de mon mandat. Ce sont des dispositions immuables, et il faut consulter le peuple avant d’envisager toute modification".

Cette déclaration vise à rassurer tant la population que la communauté internationale sur l’engagement du Président à respecter la Constitution.

La proposition de révision constitutionnelle relance un débat sensible en RDC, où la mémoire des modifications constitutionnelles passées reste vive.

Ce sujet divise profondément, entre ceux qui estiment nécessaire de réformer une Constitution qu’ils jugent inadaptée, et ceux qui craignent que cela n’ouvre la porte à des abus de pouvoir et à une instabilité politique accrue.

Source: www.camerounweb.com