Le Premier ministre Ousmane Sonko a violemment critiqué la France à la suite de la publication d’un livre par une historienne française sur la Casamance, intitulé L’idée de la Casamance autonome – Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal. Sonko a vivement condamné ce livre et affirmé que le pays n’avait pas à recevoir de leçons d’histoire de la part de la France.
Selon lui, si la France souhaite fournir des archives, elle devrait dévoiler celles relatives aux exécutions sommaires et aux violences commises durant la colonisation. «C ’est ça qu’on attend de la France. Qu’elle nous donne les archives de Thiaroye 44 – massacre des tirailleurs sénégalais, dans le camp de Thiaroye, en décembre 1944 -, mais pas des archives sur une prétendue autonomie de la Casamance. Je veux dire à la France : je ne sais pas qu’est-ce qu’il y a derrière cette affaire. Parce que la France avait témoigné dans la fin des années 90 avec Jacques Charpy, en clarifiant la question de l’appartenance totale et intégrante de la Casamance au Sénégal. Maintenant qu’il y a un régime -comme je l’ai toujours dit- qui n’est pas anti-français, qui est pro-sénégalais simplement, un régime qui dit : nous voulons notre souveraineté, nous n’accepterons plus d’être des valets de qui que ce soit, on nous sort un livre » , a-t-il déclaré.
La Casamance, région frontalière de la Gambie, possède un potentiel économique significatif. Depuis 1982, elle est en proie à un conflit mené par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance, qui revendique l’indépendance de la région. Les déclarations contenues dans le livre pourraient exacerber la crise et déstabiliser la région.