Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a récemment émis un avertissement sévère à l’égard des établissements scolaires interdisant le port du voile, en réponse à une situation controversée survenue en 2019. Lors d’une rencontre avec les lauréats du concours général 2024 au Grand Théâtre National Doudou Ndiaye Coumba Rose à Dakar, Sonko a clairement signifié que l’État ne tolérera plus de telles restrictions.
L’interdiction du voile avait été appliquée par l’Institut Sainte Jeanne d’Arc de Dakar, exigeant que les élèves se présentent avec une tête découverte. Cette décision avait provoqué des remous dans un pays à majorité musulmane, où le voile est largement accepté. En 2019, une vingtaine de jeunes filles avaient été renvoyées de l’établissement pour avoir porté le voile, entraînant une médiation intense menée par le ministre de l’Éducation nationale pour leur réintégration, sans toutefois modifier le règlement intérieur de l’école.
Sonko a critiqué cette interdiction en affirmant que des pratiques étrangères ne devraient pas influencer les normes locales. « Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En Europe, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile, » a-t-il déclaré. Il a ajouté que les écoles qui continueraient à appliquer de telles politiques s’exposeraient à des sanctions sévères.
Le Premier ministre a souligné que l’égalité des droits est essentielle et que chaque élève mérite la même considération, indépendamment de sa tenue vestimentaire. Cette déclaration met en évidence la volonté du gouvernement sénégalais de défendre les droits des filles et d’assurer un traitement équitable dans le système éducatif, tout en respectant les valeurs culturelles et religieuses du pays.