Sénat : un nouveau président élu

Dgprofil Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a été élu ce 12 août président du Sénat

Mon, 12 Aug 2024 Source: www.camerounweb.com

Avec 84 voix sur 96, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a été élu ce 12 août président du Sénat. Ancien Premier ministre de février 2021 à février 2024, il prône les valeurs d’une institution « efficace, moderne et accessible », en ligne avec la vision du chef de l’État, Félix Tshisekedi.

Cette désignation met un terme à un processus compliqué, marqué par des ambitions personnelles et des rivalités régionales. Félix Tshisekedi avait arbitré en faveur de son ex-chef de gouvernement après que l’Union sacrée de la nation (USN) a proposé au moins trois candidats pour le poste, dont Idrissa Mangala, soutenu par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir.

« Sur instruction de notre chef Félix Tshisekedi, nous allons retirer notre candidature au poste de président du Sénat », a annoncé, le 9 août, Augustin Kabuya, aux présidents des regroupements et partis politiques membres de l’USN. Le secrétaire général de l’UDPS relatait les conclusions de la réunion tenue la veille autour de Félix Tshisekedi, au cours de laquelle le choix de Sama Lukonde Kyenge a été arrêté.

Augustin Kabuya leur a également annoncé la répartition décidée pour les cinq autres postes qui reviennent à la majorité, sans pour autant réussir à dissuader les autres candidatures. À titre d’exemple, deux candidats se sont affrontés pour le poste de deuxième vice-président : Modeste Bahati Lukwebo, l’ancien patron du Sénat, qui figurait sur le ticket commun de l’USN, mais aussi Eustache Muhanzi, soutenu quant à lui par le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe.

« Est-ce que le président de la République, informé de l’éclatement programmé de l’USN, allait laisser cette œuvre exploser sur fond d’ambitions égoïstes ? », avait déclaré l’ancien vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité Peter Kazadi devant les responsables des formations de l’USN, leur demandant de se plier à la décision de la « haute autorité » de désigner les six candidats. « L’Union sacrée n’a pas d’avenir. Ses membres ne sont là que pour leurs intérêts […] et y restent par crainte des représailles », avance un cadre de la coalition qui a porté la candidature de Tshisekedi à la présidentielle.

Les institutions étant désormais au grand complet, Félix Tshisekedi entend s’attaquer aux « véritables problèmes de la population », explique à Jeune Afrique l’un de ses conseillers. Mais peut-il compter sur une Union sacrée divisée et alors que l’UDPS se déchire en raison de l’éviction, le 11 août, d’Augustin Kabuya, par la convention démocratique du parti ?

« Félix Tshisekedi est un homme seul face à la population et il sait qu’il ne doit pas compter sur les membres de l’USN », réagit un autre cadre de la coalition présidentielle. « C’est son deuxième et dernier mandat, c’est maintenant ou jamais, car il n’aura pas une seconde de plus après la fin de son mandat », lance un proche de l’opposant Moïse Katumbi.

Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, avec son expérience en tant que Premier ministre, devra maintenant naviguer dans les eaux tumultueuses de la politique congolaise pour mener à bien sa vision d’un Sénat efficace et moderne. Sa capacité à unifier les différentes factions au sein de l’USN et à travailler en étroite collaboration avec Félix Tshisekedi sera cruciale pour le succès de son mandat.

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