Capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso
Le Burkina Faso a adopté, lundi 1er septembre, une loi criminalisant les pratiques homosexuelles.
Le texte, voté à l’unanimité par les 71 membres de l’Assemblée législative de transition, prévoit des peines de deux à cinq ans de prison et des amendes.
Pour les étrangers, la sanction sera l’expulsion. Jusque-là, aucune législation spécifique ne visait les personnes homosexuelles dans le pays, qui rejoint ainsi la trentaine d’États africains ayant criminalisé l’homosexualité.
Le Burkina Faso s’ajoute ainsi à la liste de trente pays africains, sur cinquante-quatre, dont la législation criminalise l’homosexualité, avec des peines pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité, comme c’est le cas en Tanzanie, en Zambie, en Sierra Leone et en Gambie.
Rappelons qu'en août 2023, le Conseil supérieur de la communication (CSC) avait déjà pris la décision d’interdire tout contenu audiovisuel à caractère homosexuel sur les chaînes de télévision, sous prétexte de protéger les enfants et les jeunes. De plus, l'article 16 de la loi relative à la liberté d'association permet d'exclure ou de refuser l’enregistrement de groupes défendant les droits des MSG, les qualifiant de « contraires aux bonnes mœurs ».
Les personnes homosexuelles sont souvent victimes d'arrestations arbitraires sous des chefs d’accusation vagues tels que « atteinte à la pudeur », « racolage » ou encore « usurpation d’identité », renforçant un climat de peur et d’insécurité.