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‘Oyaye’ est un retour aux sources… - Avi Dove

Avi Dove Avi Dove

Tue, 19 Jan 2016 Source: culturebene.com

Femme au grand cœur, douce et resplendissante, elle est le fruit d’un métissage qui peint chaque note de sa musique.

Des Grassfields au septentrion, en passant par le soleil levant, Avi Dove y a partout, une source d’inspiration, une racine, une histoire qui la lie profondément à son pays le Cameroun qu’elle a quitté depuis plus d’une décennie.

Entre concours, groupe et voyage vers son avenir, la belle métissée a puisé l’énergie nécessaire pour revenir aux sources et livré son tout premier opus de 08 titres magnifiques qu’elle vient présenter, telle une renaissance, à ses frères et sœurs camerounais.

Avi Dove est donc sur votre portail pour présenter son album de variétés « Oyaye ».

Hello Avi Dove, comment vas-tu ?

Je vais très bien, merci.

Toi qui es fruit d’un beau métissage, partage avec nous ton histoire.

Oui c’est vrai, Je suis métissée de l’Ouest de père Bamoun ; de l’Est, Je suis pygmées Maka. Et j’ai grandi à Garoua, en passant par Ebolowa auparavant. J’ai commencé la musique il y’a plusieurs années avec le groupe Wainabé au Nord Cameroun à Garoua.

On était un groupe de l’Alliance Franco-Camerounaise (AFC). On défendait les couleurs, la culture du Nord Cameroun, d’où vient d’ailleurs mon inspiration d’un des titres de mon albums ‘’Mo Andi’’ en Fufuldé où je rends hommage à cette culture sahélienne parce qu’on travaillait avec les rythmes du Sahel…

Avant de quitter le Cameroun en 1999, tu as forcément eu une ou des formations première, laquelle ou lesquelles ?

Après mon Probatoire au lycée classique et moderne de Garoua, j’ai suivi une formation professionnelle en Informatique dans une école privée d’informatique à Garoua où j’ai commencé à travailler avec la coopération française. Après cela, j’ai dû m’envoler pour la France où j’ai poursuivi ma formation en Informatique et un peu de Communication aussi. Entre autres, j’ai fait l’Esthétique…

Tu es plurivalente mais nous voulons savoir musicalement quelle a été le déclic, la naissance de cette relation, le rôle que tu as eu avec le groupe Wainabé ?

Il y’a eu les groupes, concours interscolaires. Je défendais les couleurs du Collège Moderne de la Bénoué et du Lycée Classique et Moderne de Garoua. Après, il y’a eu l’Alliance Franco-Camerounaise avec le groupe Wainabé. Dans le groupe, chacun avait son rôle, y’avait des chanteurs, des musiciens.

Moi, je faisais les chœurs, j’accompagnais les collègues et certains artistes qui ont eu à intervenir à l’Alliance notamment Donny Ewood, feu Ali Baba, Marthe Zambo, etc. J’étais dans l’interprétation, les Tshala Muana, Madonna et plein d’autres.

J’étais plus dans la World. On jouait au Lions Club, au Novotel… On était le groupe de la ville. Suite à ça, j’ai commencé à composer, à travailler bien sûr avec mes amis, mes collègues, notamment Daco, Malick qui continue à jouer au Novotel…

Lorsqu’on parcourt ton PressBook, on lie Avi Dove signifie ‘’paix’’. Comment et pourquoi ?

Mon nom est composé en deux mots Avi et Dove. AVI, mes initiales ASSONO Virginie ; Dove, c’est la colombe en Anglais, parce que j’aspire à la paix, à l’amour et tout ce qui peut apporter bien-être. Tout part de là. Si on n’a pas de l’amour autour de soi et si on n’a pas déjà de l’amour, tout ça n’a pas de sens. Parce que l’amour, la paix, la sérénité, c’est une force incontournable pour bâtir toute forme de relation.

Entre 1999 et 2014, tu t’es faites remarquer de l’autre côté de l’hexagone à travers des spectacles, des représentations, histoire d’huiler davantage ton art puisque tu es à la fois bonne danseuse et chanteuse. Quelle est ton parcours là-bas en France après avoir quitté le Cameroun et ton groupe Wainabé ?

J’ai eu une vie personnelle, donc des obligations familiales à respecter. Il a fallu gérer ma vie de femme, familiale, professionnelle et m’affirmer. Quand on arrive de l’autre côté, il faut faire sa place, penser à l’avenir aussi, pas seulement à la musique.

Mais je n’ai jamais lâché la musique car j’ai toujours continué à écrire. J’ai toujours collaboré avec d’autres collègues. J’avais besoin de mûrir aussi, de digérer certaines choses de la vie, avant de revenir sur la scène, j’espère un peu plus forte.

Tu es à proprement parler alors la colombe de la musique et au bout de 15 années, tu reviens chargée de cette verve musicale qui est en toi avec ton premier album « Oyaye ». Comment as-tu façonné cet opus sorti en fin 2014 ?

Le titre « Oyaye » c’est non seulement un clin d’œil mais c’est plus profond que ça. C’est un retour aux sources. C’est lors d’un voyage au Cameroun que me vient le déclic. Il est toujours là mais il faut booster. Je reviens ici et je prends conscience de beaucoup de choses. Le pays m’a manqué. Cette culture qui est resté quand même ancrée en moi malgré autant d’années en Europe. Je prends conscience de mes racines et je me jette à l’eau.

Je me dis qu’il est tant de m’affirmer artistiquement et d’aller de l’avant. « Oyaye », il y’a quelque chose de profond dans cette chanson mis à part ; « Mo Andi » c’est une chanson hommage qui date de plus de 10 ans. J’ai commencé à la travailler quand j’étais encore avec le Wainabé. Les autres titres parlent d’amour, des enfants parce que je suis très impliqué en ce qui concerne les enfants.

As-tu une association en rapport avec tes engagements humanitaires ?

Oui, c’est ADHI (Avi Dove Humanity International).

Quels sont les différentes sonorités, les particularités qu’on retrouve dans « Oyaye », vu ton mélange de cultures?

C’est un album de variétés, il est multiculturel. Vous savez que je suis métissée, d’un mélange culturel et je ne me vois pas focalisée sur un seul rythme. Il y’a la personnalité et les valeurs qu’on défend. Il y’a beaucoup de choses à exprimer sur plusieurs rythmes. On y retrouve de la Rumba, Zouk, World, Rap, le Bekok rythme de l’Est, Le Folklore…

Qui sont ceux-là qui t’ont aidé à concocté ce bébé ?

Renel Kok qui m’a beaucoup soutenu, intervient beaucoup sur « Oyaye » et sur « Enfants du Monde » où il a participé à l’écriture. Féli Koubaka, Diédo Bass aussi, Jacky Kinguè et plein d’autres.

Prévois-tu faire des featurings avec des artistes camerounais et ton avis sur la musique kamer ?

La musique camerounaise est très belle et quand on voit la façon dont elle évolue aujourd’hui, je pense qu’elle a un avenir prometteur. Je pense que les artistes camerounais devraient davantage s’ouvrir parce que la musique n’a pas de limites, elle est universelle.

On peut faire de bons rythmes de chez et travailler avec d’autres personnes à l’international. Pour ce qui est des featurings, c’est une très bonne idée et je pense que si on serrait les coudes, on ferait de magnifiques choses à l’international.

Quelles sont tes inspirations musicales et ceux que tu aimes ?

Je vais vous étonner. Je suis très bercée par la musique mandingue ! Sinon j’écoute de tout. J’aime le Bikutsi, le Makossa, l’Assiko, la musique française, américaine, la Pop, la World. A part la musique mandingue, celle qui m’inspire beaucoup, c’est la World Music.

J’écoute beaucoup les artistes camerounais comme Charlotte Dipanda que j’admire beaucoup et je respecte artistiquement ; Belka Tobis dont j’aime beaucoup les textes et la façon de chanter ; j’écoute aussi Renel Kok ; Coco Argentée… A l’international, j’écoute Angélique Kidjo qui m’inspire beaucoup, keyshia Cole des Etats-unis et plein d’autres encore. En France, il y’a Florent Pagny.

Ton dernier mot?

Je suis au Cameroun pour présenter le bébé « Oyaye » et je compte beaucoup sur leur grand soutien de mes frères et sœurs, de tous les camerounais. Je les exhorte à écouter, comprendre le sens des chansons et elles touchent tout le monde, du petit au grand. Le Béti, le Bassa, le Bulu, le Bamiléké, le Peul, le Pygmée, … Bref je fais de la musique internationale.

N’étant pas permanente au pays, je vais y remédier. J’ai compris qu’on ne peut pas partir aussi longtemps. Il peut arriver qu’on se perde dans la vie mais on regarde derrière soi, pour garder l’équilibre. Merci à vous, toutes les propositions intéressantes, constructives sont les bienvenues.

Source: culturebene.com