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Glissement de terrain au Cameroun : ''J’ai perdu ma mère et ma grand-mère''

56e2cc00 9d16 11ef 9260 19e6a950e830 Glissement de terrain au Cameroun

Thu, 7 Nov 2024 Source: BBC

Les recherches se poursuivent pour retrouver des corps, après un double éboulement d’une montagne dans l’ouest du Cameroun qui a enseveli une cinquantaine de personnes.

Nous sommes au bord d’un axe routier à une dizaine de kilomètres de la ville de Dschang, dans l’ouest du Cameroun. La consternation se lit sur les visages, les yeux fixés sur une des montagnes qui constituent une célèbre falaise, dans la région.

La terre rouge pavoisée d’arbres déracinés rappelle le drame survenu deux jours plus tôt, lorsqu’un pan entier de la montagne s’est mis à dégringoler.

Ce jeudi en fin de matinée, les familles des victimes font le pied de grue, observant en aval les éléments du service des sapeurs-pompiers et quelques volontaires qui prêtent main forte pour tenter de retrouver des survivants.

Quelques sanglots viennent régulièrement déchirer le silence dans cette ambiance lourde. Nadine Flore ne peut pas contenir ses larmes. « J’ai perdu ma mère et ma grand-mère en même temps », lance la trentenaire en sanglots.



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Difficile de tenir sur place, elle jette des regards furtifs sur les équipes de secours, espérant voir au moins les dépouilles de ses deux parents.

« Ma mère est allée au champ avec sa mère. À 18 h, on nous a dit qu’on ne les retrouve pas, elles se trouvent là-bas dans les décombres », raconte la jeune dame, essuyant d’un revers de main les larmes dégoulinant sur ses joues.

Comme elle, Grégoire Tadjouning s’est déporté sur les lieux depuis les premières heures de la matinée. Le quinquagénaire craint pour sa sœur et son neveu, qui cultivaient dans les environs du lieu de l’incident, et introuvables depuis la survenue de l’incident.

« Ma sœur était au champ avec son premier fils, on m’a appelé à minuit pour me dire qu’ils étaient introuvables. Jusqu’ici, on ne les trouve pas. Je m’inquiète. Quand vous voyez la terre-là, vous pensez qu’on va l’enlever avec quoi ? » S’interroge-t-il, la voix tremblotant d’émotions.

Que s’est-il passé ?

Mardi, cette voie arpentant la falaise de Dschang dans l’ouest du Cameroun a connu un spectacle inhabituel. Soudainement, les terres de l’une des montagnes se sont mises à s’effondrer.

Une première chute de terre n’a fait que couper la circulation sur cet axe connu comme le principal qui relie la ville universitaire de Dschang à la capitale économique Douala.

Selon Awa Fonka Augustine, le gouverneur de la région de l’ouest, il était 10 h 40, lorsque le premier éboulement a eu lieu, bloquant la circulation et immobilisant des véhicules qui passaient par là.

« Alors que les engins mobilisés par la Délégation Régionale des Travaux Publics de l'Ouest et la Mairie de Dschang pour les travaux d'urgence en vue du déblaiement de la chaussée tendaient vers la fin de leur besogne, un autre éboulement de grande ampleur est survenu vers 14 heures et 30 minutes sur le même lieu ». Écrit le gouverneur dans un communiqué daté du 5 novembre.

Il explique que des images prises par un drone, montrent que les 03 engins lourds engagés pour les travaux de déblaiement du premier éboulement de terre ont été ensevelis.

On compte aussi, dans des décombres, 03 véhicules de transport de type coaster, 05 véhicules de type picnic, plusieurs motocyclettes, des passants et riverains identifiés, explique le gouverneur.

Le communiqué du gouverneur ne précise pas si tous ces véhicules transportaient des passagers, encore moins leur nombre. Mais il a expliqué que quatre personnes avaient perdu la vie lors de l’incident.

Le maire de la localité a expliqué à la BBC qu’il pourrait y avoir une cinquantaine de personnes coincées dans les gravats. Il s’agit, principalement selon lui, des occupants des voitures de transport en commun et de quelques riverains qui se trouvaient sur les lieux.

"La route n’existe plus"

Le ministre des travaux publics Emmanuel Ngannou Djoumessi a qualifié l’éboulement de « catastrophe extrêmement préoccupante ».

Descendu sur les lieux mercredi, il a estimé qu’il s’agissait « d’un désastre », et que les populations devraient « considérer que la route n’existe plus ».

Ajoutant que les études géotechniques permettront de mesurer l’ampleur des dégâts. Pour lui, ces effondrements se poursuivront sur les lieux, et il faudra désormais trouver un nouvel itinéraire, en fonction de ce que les observations aériennes détermineront.

La falaise de Dschang est une voie arpentant une chaîne de montagnes bordée de ravins, sur une distance d’environ 2 kilomètres.

Chaque année, des dizaines de personnes y perdent la vie, suite à des accidents de circulation. Le plus meurtrier est celui de janvier 2021, qui a coûté la vie à 55 personnes, lorsqu’un camion-citerne transportant du carburant frelaté est rentré en collision avec un bus de transport en commun.



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Source: BBC