La RD Congo cherche à lever l'immunité de l'ex-président Kabila

Les autorités de la République démocratique du Congo cherchent à lever l'immunité de l'ancien président Joseph Kabila, accusé de soutenir les rebelles dans l'est du pays.

Il existe un « ensemble substantiel de documents, de témoignages et de faits matériels » liant M. Kabila au groupe armé M23, a déclaré mercredi le ministre de la Justice, Constant Mutamba.

Le M23 contrôle actuellement certaines parties de l'est du pays, riche en minerais, après avoir réalisé des avancées significatives au début de l'année.

M. Kabila, 53 ans, n'a pas commenté ces accusations, mais a nié par le passé tout lien avec les insurgés.

Il a dirigé la République démocratique du Congo pendant 18 ans, après avoir succédé à son père Laurent, abattu en 2001. Joseph Kabila n'avait que 29 ans à l'époque.

Après avoir quitté le pouvoir, il a reçu le titre de « sénateur à vie », qui lui confère une immunité juridique.

Le procureur militaire de la République démocratique du Congo a demandé au Sénat d'annuler cette décision afin de poursuivre une action en justice.

Ces deux dernières années, Kabila a vécu en dehors du pays, en Afrique du Sud, mais au début du mois dernier, il a déclaré qu'il reviendrait pour aider à trouver une solution au conflit dans l'est du pays.

Quelques semaines plus tard, des informations ont circulé selon lesquelles l'ancien président était revenu et se trouvait à Goma, l'une des villes capturées par le M23.

Mais ces informations ont été démenties par son parti politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD).

Le mois dernier, les autorités ont interdit le PPRD en raison de son « attitude ambiguë » face à l'occupation du territoire congolais par le M23.

La République démocratique du Congo et le Rwanda, qui nie les accusations de soutien au M23, pourraient se rapprocher d'un accord de paix visant à mettre fin aux combats, qui ont contraint des centaines de milliers de civils à quitter leur foyer au cours des derniers mois.

Les deux pays ont signé un accord préliminaire à Washington la semaine dernière et ont déclaré qu'ils disposeraient d'un projet d'accord d'ici vendredi.

Qui est Joseph Kabila ?

Après avoir prêté serment en tant que président à la suite de la mort de son père, M. Kabila a remporté deux fois les élections. Son deuxième et dernier mandat a officiellement pris fin en décembre 2016, mais il a refusé de démissionner, affirmant qu'il n'était pas possible d'organiser des élections, ce qui a entraîné des manifestations meurtrières.

Il est resté au pouvoir pendant deux années supplémentaires, jusqu'à ce que des élections soient finalement organisées en 2018.

En janvier 2019, il a remis le pouvoir à Félix Tshisekedi, le vainqueur officiel d'une élection contestée qui, selon de nombreux observateurs, avait été remportée à juste titre par Martin Fayulu.

Il a accusé Kabila et Tshisekedi d'avoir conclu un accord visant à l'exclure du pouvoir, ce que les deux hommes ont nié.

Mais les relations entre les deux hommes se sont détériorées et la coalition de leurs partis a officiellement pris fin en décembre 2020.

Kabila quitte la RD Congo en 2023, officiellement pour étudier en Afrique du Sud.

En janvier 2024, sa thèse de doctorat sur la géopolitique des relations africaines avec les États-Unis, la Chine et la Russie est validée à l'université de Johannesburg.