En quelques jours d'intervalles des cas d'infection au virus Ebola ont été signalés en Guinée et en République démocratique du Congo (RDC). L'Afrique de l'Ouest est-elle mieux préparée que jamais à une nouvelle épidémie alors que les pays sont également confrontés au Covid 19 ?
La RDC a décrété la fin de la 11e épidémie d'Ebola à Butembo le 18 novembre dernier et la Guinée n'a plus signalé aucun cas depuis le 6 décembre 2013 mais depuis quelques jours les prémisses de ce qui s'annonce comme étant un nouveau foyer de contamination en Guinée forestière agite l'Afrique de l'Ouest.
Ebola a fait ses premières victimes en Guinée Forestière.
A ce jour, pas moins de 200 cas contacts ont été recensés et 3 personnes sont décédées.
Des recherches ont permis de retrouver le patient zéro.
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A son décès des suites de cette maladie, la dame âgée de 70 ans a été enterrée à Gouéké.
Par la suite, l'infirmière a développé les mêmes symptômes et s'est fait soigner en ambulatoire dans le centre où elle travaille. Elle est également décédée de sa maladie. Les membres de la famille proches de l'infirmière ont à leur tour développé des symptômes identiques.
En 2013, la Guinée a été le point de départ d'une flambée épidémique qui s'est propagé à la Sierra Leone et au Liberia voisins. Le bilan a été lourd pour la sous-région : trois années difficiles ont mis ces pays à terre et 11 300 personnes ont trouvé la mort.
Aucun lien de causalité n'existe entre les cas signalés en RDC et ceux de la Guinée mais le cauchemar et la détresse des survivants d'Ebola sont toujours ressentis.
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Pour le ministre guinéen de la Santé, le général, Remy Lamah le service de santé de son pays a connu en 8 ans des avancée majeures.
"Lors de la première épidémie, il nous a fallu 3 mois pour poser le diagnostic mais cette fois-ci l'examen a été fait avec rapidité d'action et a confirmé qu'il s'agissait de la fièvre hémorragique."
"Dans toutes les Préfectures, il y a désormais des centres de traitement épidémiologiques".
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Pour Richard Kojan, président de l'Ong ALIMA, cette résurgence de cas en Guinée est une surprise et il pense que le pays peut compter sur l'expérience acquise lors de la précédente épidémie.
"La Guinée s'est beaucoup améliorée sur ses outils de surveillance comme de riposte et aujourd'hui il s'agit de réactiver et remettre à niveau les structures spécifiques dans chaque région. Cela peut se faire très rapidement".En 2013, il n'y avait pas de remède. Entre temps les recherches ont permis de mettre sur pied un vaccin qui a fait ses preuves en RDC récemment et plus particulièrement à Butembo.Frederick Schrieck, Chef de mission de Médecin Sans Frontière (MSF), rappelle que le vaccin, efficace pour stopper la chaine de contagion est désormais intégré dans les plans de riposte contre la résurgence des cas d'Ebola.
"Les vaccins devraient être livrés dans les jours qui viennent en Guinée et administrés en priorité aux publics les plus à risque c'est à dire les contacts de cas suspects et les contacts de ces contacts", explique-t-il.
Cependant pour le spécialiste, le vaccin ne devrait pas être la réponse unique. Le traçage de cas contacts, l'isolement précoce des cas suspects et l'engagement de la communauté comme partenaire actif et volontaire de la riposte, demeurent essentiels pour le spécialiste.
A écouter :
Pour le docteur Benoit Kebela, expert Ebola en RDC, l'obtention du vaccin doit permettre la mise vaccin sur pied d'un système d'alerte précoce à même d'étouffer toutes velléité de flambée épidémique.
"Il faut renforcer les systèmes de surveillance mais les axer sur la communauté", insiste-t-il.En 2013, le laxisme a permis au virus de franchir les frontières. Cette fois dès l'officialisation des premiers cas en guinée forestière, la Sierra Leone et le Libéria ont rehaussé leur niveau d'alerte qui passe par le renforcement des contrôles aux frontières communes et la sensibilisation des populations.