Le Ghana doit se doter d'un nouveau président à l'issue des élections de décembre. L'actuel vice-président, Mahamudu Bawumia, et un ancien chef d'État, John Mahama, sont les deux principaux candidats en lice.
Nana Akufo-Addo, élu pour la première fois en 2016, arrive au terme de son deuxième et dernier mandat de quatre ans.
Quelle est la date des élections générales ?
Le samedi 7 décembre, les quelque 18,8 millions de Ghanéens inscrits sur les listes électorales pourront participer aux neuvièmes élections générales du pays depuis la réintroduction du multipartisme au début des années 1990.
Au cours des 30 dernières années, le pays a connu une série de scrutins serrés mais pacifiques. Le Ghana est réputé pour le bon déroulement des transferts de pouvoir entre administrations.
Qui sont les principaux candidats à l'élection présidentielle au Ghana et leurs colistiers ?
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Pour quoi les Ghanéens votent-ils ?
Le jour du scrutin, deux élections auront lieu simultanément :
. Présidentielle - il y a 12 candidats
. Parlementaire - les électeurs de 275 circonscriptions à travers le pays choisiront leur député.
Qui sera le prochain président du Ghana ?
Bien que 12 candidats soient en lice pour la présidence, seuls deux d'entre eux ont des chances réalistes de l'emporter. Depuis le retour du multipartisme en 1992, seuls les candidats du National Democratic Congress (NDC) ou du New Patriotic Party (NPP) ont gagné.
Les deux principaux candidats sont :
.Mahamudu Bawumia (NPP) - Après avoir été vice-président d'Akufo-Addo pendant huit ans, cet économiste de 61 ans, formé à Oxford, pourrait entrer dans l'histoire en devenant le premier président musulman du pays. L'ancien gouverneur adjoint de la banque centrale s'est fait connaître pour son savoir-faire financier.
.John Mahama (NDC) - Remporter ce scrutin représenterait un retour en force pour cet homme de 65 ans, qui a déjà été président pendant quatre ans et demi à partir de 2012, avant de perdre l'élection de 2016. Pendant son mandat, il a été surnommé « Mr Dumsor », en référence aux coupures d'électricité qui ont émaillé son mandat. Dans un contexte économique difficile, M. Mahama a promis une « remise à zéro urgente » pour le pays, qui a besoin d'un dirigeant expérimenté à sa tête.
Parmi les autres candidats qui retiennent l'attention, citons
.Nana Kwame Bediako - L'homme d'affaires, également connu sous le nom de « Cheddar », n'a pas d'antécédents politiques mais a eu un impact considérable sur les médias sociaux et a attiré de jeunes partisans.
.Alan Kyerematen - L'ancien ministre, surnommé « Alan Cash », a quitté le NPP l'année dernière après s'être plaint que les primaires présidentielles avaient été biaisées en sa défaveur. Il pourrait bénéficier du soutien du NPP dans le cœur du parti, dans la région d'Ashanti.
Quelles sont les grandes questions ?
Les questions économiques ont été au cœur des préoccupations des citoyens pendant la période précédant les élections, en particulier l'augmentation du coût de la vie. À la fin de l'année 2022, le taux d'inflation annuel a atteint 54 %. Il a baissé depuis, mais les prix continuent d'augmenter fortement.
Selon la Banque mondiale, 850 000 Ghanéens pourraient avoir basculé dans la pauvreté en 2022 en raison de la hausse des prix des biens et des services. Ces « nouveaux pauvres » viendraient s'ajouter aux six millions de personnes qui vivaient déjà dans la pauvreté.
À la fin de l'année 2022, les finances publiques étaient épuisées et il ne restait plus grand-chose pour soutenir le budget du pays, ce qui a contraint le Ghana à demander l'aide du Fonds monétaire international.
Ces dernières années ont également été marquées par le chômage des jeunes et l'exode des Ghanéens à la recherche de meilleures opportunités ailleurs.
Le NDC a qualifié cette situation de « performance abyssale » et a exigé une remise à zéro.
Le parti au pouvoir, le NPP, affirme qu'il a construit une économie résiliente qui est à l'aube d'une transformation et que ce n'est donc pas le moment de changer.
Les préoccupations concernant l'impact environnemental de l'extraction illégale d'or - connue dans le pays sous le nom de « galamsey » - sont devenues un autre sujet de discussion majeur. Une série de manifestations concernant cette pratique, qui a entraîné la pollution de plusieurs grands cours d'eau par des produits chimiques dangereux, ont été organisées avant le vote.
Les deux principaux partis s'accordent à dire qu'il faut s'attaquer au problème, mais alors que le NPP estime qu'il est important pour l'économie de permettre à certains petits exploitants miniers de poursuivre leur activité, le NDC réclame une réglementation beaucoup plus stricte et la restriction de l'octroi de nouvelles licences.
Comment se passe l'élection ?
Pour remporter l'élection présidentielle au premier tour, un candidat doit obtenir plus de la moitié des suffrages exprimés. Si personne ne franchit ce seuil, un second tour opposant les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix aura lieu d'ici la fin du mois de décembre.
Les élections législatives se déroulent au scrutin uninominal à un tour, le vainqueur étant le candidat qui, dans chaque circonscription, obtient le plus grand nombre de voix, même si ce nombre est inférieur à 50 %.
Le jour de l'élection, chaque électeur peut se présenter au bureau de vote qui lui a été attribué, muni de sa carte d'électeur, où ses empreintes digitales seront vérifiées électroniquement et où on lui remettra les deux bulletins de vote. Le petit doigt de chaque électeur est ensuite marqué à l'encre indélébile afin d'éviter qu'il ne vote une seconde fois.
Que s'est-il passé lors des élections précédentes ?
Depuis 1992, le Ghana a connu plusieurs élections présidentielles serrées.
En 2008, moins d'un demi-point de pourcentage séparait les deux candidats au second tour.
Lors de l'élection qui s'est tenue quatre ans plus tard, le vainqueur, M. Mahama, a franchi le seuil des 50 % au premier tour avec moins de 80 000 voix d'avance.
Ce résultat a déclenché une plainte en justice de la part du NPP, qui a fait valoir que les feuilles de décompte de certains bureaux de vote avaient été falsifiées. La contestation n'a pas abouti, mais elle a conduit la commission électorale à introduire de nouvelles mesures pour garantir une plus grande transparence.
Les observateurs électoraux ont souvent salué le déroulement du scrutin.
Quand connaîtrons-nous le résultat ?
Si l'on se réfère aux élections précédentes, la commission électorale annoncera les résultats le 10 décembre.
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