Les étudiants du monde entier sont dans l'incertitude, parce que l'administration Trump prévoit de suspendre temporairement les rendez-vous leur permettant d'obtenir des visas en vue de leur inscription dans des universités américaines.
Un mémo officiel vu par le partenaire américain de la BBC, CBS, a ordonné une pause temporaire dans les rendez-vous, alors que le département d'État se prépare à renforcer le contrôle des demandeurs de visas étudiants.
Cela fait partie d'une campagne de restriction à grande échelle menée par le président américain, Donald Trump, sur quelques-unes des universités les plus prestigieuses d'Amérique, qu'il juge trop libérales.
Il a également décidé d'interdire à l'université de Harvard d'inscrire des étudiants étrangers et accuse cette institution académique de ne pas faire assez d'efforts pour lutter contre l'antisémitisme sur ses campus.
Harvard a intenté un procès en guise de réponse, et un juge a suspendu la mesure prise par M. Trump pour le moment.
Le nombre d'étudiants chinois aux États-Unis, qui pourraient être affectés par cette mesure, reste à savoir.
La Chine a déclaré qu'elle "s'opposait fermement" à cette mesure et a exhorté les États-Unis à poursuivre des relations plus constructives.
L'administration Trump a déjà entrepris de déporter un certain nombre d'étudiants étrangers, tout en révoquant des milliers de visas pour d'autres.
Fin mars, M. Rubio a déclaré que les États-Unis avaient révoqué au moins 300 visas d'étudiants étrangers dans le cadre de l'effort du président Donald Trump visant à réprimer les manifestants pro-palestiniens sur les campus universitaires.
Il n'a pas précisé de quels pays ils venaient exactement.
Mercredi 28 mai, Harvard a déclaré dans un dossier judiciaire que la révocation de sa certification pour accueillir des étudiants étrangers pourrait causer un préjudice irréparable à l'université.
Dans une déclaration déposée avec la motion du tribunal, la directrice du bureau international de Harvard, Maureen Martin, a estimé que la décision causait un "stress émotionnel significatif" pour les étudiants et les chercheurs.
Elle affirme que les étudiants sautaient les cérémonies de remise des diplômes, annulaient les voyages internationaux et, dans certains cas, cherchaient à être transférés dans d'autres établissements.
Certains avaient également signalé des craintes d'être contraints de retourner dans des pays où ils sont confrontés à des conflits ou à des persécutions politiques, selon le dossier judiciaire.
L'impact sur les États-Unis sera sévère, déclare le professeur émérite William Brustein - un stratège mondial de l'enseignement supérieur international affilié à la fois à l'université de Virginie-Occidentale et à l'université de Pittsburgh.
"Harvard peut s'en sortir. Je veux dire que ça va être difficile, mais ce qui m'inquiète, ce sont nos universités publiques qui dépendent tellement des étudiants étrangers en raison des revenus des frais de scolarité. Et la capacité des étudiants étrangers à apporter une perspective diversifiée [dans] nos campus, c'est vraiment là que cela va avoir un impact", a-t-il dit.
Le Canada, le Royaume-Uni et l'Australie ont également attiré une part significative d'étudiants étrangers ces dernières années.
Mais les chiffres ont récemment chuté de manière significative en raison de changements apportés aux lois sur l'immigration.
Le Canada s'est engagé à réduire le nombre d'étudiants étrangers qu'il accepte en augmentant considérablement, par exemple, les exigences de preuve de fonds pour les étudiants étrangers. Cela fait partie de ses tentatives continues de limiter l'immigration.
Le Royaume-Uni, qui abrite des institutions prestigieuses telles que les universités d'Oxford et de Cambridge, a également limité les opportunités pour les étudiants internationaux.
Les restrictions sur les visas étudiants sont entrées en vigueur en janvier 2024, ce qui signifie que les étudiants de troisième cycle ont perdu le droit d'amener des membres de leur famille à charge au Royaume-Uni et que les nouveaux étudiants ont été empêchés de passer à un visa de travail avant la fin de leurs cours.
L'Australie, qui possède l'un des plus grands marchés d'étudiants étrangers au monde, a également introduit une limite au nombre de candidats venant d'autres pays qu'elle accepte, alors qu'elle tente de ramener les flux d'immigrés à des niveaux d'avant la pandémie.
Par conséquent, les étudiants pourraient choisir de rester chez eux, dit le professeur Brustein, car de plus en plus de pays décident d'investir dans leurs propres établissements académiques...
"Beaucoup d'universités en Malaisie sont de premier ordre. Je pense que l'Australie est toujours viable. En France, des fonds sont alloués pour attirer des professeurs de haut niveau qui envisagent de quitter les États-Unis, donc je pense que l'Europe est toujours en jeu. Mais je mets l'accent sur ce qui se passe en Asie de l'Est et du Sud-Est parce que c'est la région la plus dynamique du monde", analyse M. Brustein.