L’information a été révélée lundi par le ministre des Finances au sortir du conseil d’administration de la BEAC. Elle traduit la performance du pays face au contexte de baisse des cours du pétrole.
Pas d’informations nouvelles au sortir des travaux de la deuxième session du conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) tenue hier à Yaoundé sous la présidence du ministre camerounais des Finances (Minfi), Alamine Ousmane Mey, par ailleur président en exercice du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC).
Le communiqué de presse sanctionnant les travaux confirme les prévisions faites il y a quelques jours par le Comité de politique monétaire de la BEAC. Notamment, le fléchissement de la croissance dans la sous-région, désormais établie à 2,8% pour la fin d’année 2015 contre 4,2% préalablement envisagée, ceci en raison des contre-performances du secteur pétrolier.
Sauf que, dans cet environnement difficile, le Cameroun semble plutôt tirer son épingle du jeu, à en croire le Minfi. « Le Cameroun a l’avantage d’être un pays dont l’économie est diversifiée. Le pétrole, même s’il participe à la mobilisation des ressources pour notre budget, représente à peu près 20% de nos recettes. Ce qui nous permet de dire qu’avec 80% de recettes tirées de la fiscalité interne, le Cameroun est à même de faire face à ces externalités qui perturbent l’évolution de certains pays vers l’émergence », explique Alamine Ousmane Mey.
D’après le Minfi, le pays met déjà en œuvre les recommandations formulées à l’endroit des Etats de la sous-région pour réduire leur vulnérabilité face à cette baisse des cours du baril de pétrole. Notamment l’élargissement de la base de l’assiette fiscale et la discipline dans l’exécution des dépenses pour compenser le manque-à-gagner découlant de la baisse des cours du pétrole.
Cela s’est traduit au niveau des performances budgétaires réalisées pour le compte du premier semestre 2015 par le Cameroun. « Avec 1 200 milliards de F de recettes mobilisées, nous voulons espérer que l’exécution du budget de l’Etat se fera de manière satisfaisante », a confié Alamine Ousmane Mey. En effet, la somme collectée est légèrement supérieure à la prévision semestrielle, soit 100 milliards de F de plus. Des performances qu’il faut attribuer aux différentes mesures mises en place pour recouvrer les recettes de manière plus diligente.
Une des recommandations fortes du conseil d’administration de la BEAC, c’est la prudence, la diversification de l’économie, l’intégration et le renforcement de cette intégration sous-régionale. « Nous escomptons à peu près 2 points de croissance additionnels en développant davantage l’intégration sous-régionale », a précisé le Minfi. Le renforcement des institutions telles la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) va permettre de diversifier les sources de financement, en plus de ce que les Etats font en matière de mobilisation interne et d’emprunts à l’extérieur.