Les opérateurs de la téléphonie mobile MTN, Orange et Nexttel Cameroun ont signé le 19 avril 2016 un contrat avec le Chinois Huawei dans le cadre de la mise en place de la base de données centralisée pour l’exploitation de la portabilité.
A terme, le projet devrait permettre aux abonnés de conserver leurs numéros de téléphone en cas de changement d’opérateur. C’est la portabilité. 237online.com Pour concrétiser ce projet, les trois opérateurs devraient debouedé 1,5 milliard de francs CFA, confie la directrice générale d’Orange Élisabeth Medou Badang.
La signature du contrat avec HUAWEI est l’aboutissement du travail des experts de l’ART et des opérateurs mobiles. Au total, une quarantaine de réunions du Comité et de plusieurs séances de travail entre les opérateurs et Huawei.
Avec la portabilité, de nombreux avantages s’offrent aux abonnés et ceux-ci ont davantage de liberté. « Aujourd’hui, vous avez la liberté de vous abonner chez un opérateur mais une fois chez lui, il n’est pas facile de partir parce que vous vous demandez comment vous aller informer tous vos correspondants du changement de numéro.
A l’instant où la portabilité sera implantée, l’abonné n’aura plus ce souci-là. Il pourra partir d’un opérateur à un autre en gardant le même numéro», explique François Kamgam, le président de la commission nationale de mise en œuvre de la portabilité au Cameroun.
Dans la pratique, Huawei aura la charge d’installer, dans un délai de sept mois, la base de données décentralisé nécessaire à cette opération. En termes de coûts, on apprend également que la mise en œuvre de la portabilité sur le territoire national devrait couter 1,5 milliards de FCFA aux opérateurs, notamment MTN, Orange et Nexttel.
Portabilité, pas pour demain
La portabilité au Cameroun ne sera donc pas effective de si tôt. En effet, il y’a encore beaucoup à faire après la mise en place de la base de données centralisée.
François Kamgam explique qu’il faut encore procéder à l’élaboration des clauses sur la qualité de service, définir les pénalités encourues en cas de non respect du niveau de service, procéder à la délimitation de la responsabilité des opérateurs concernés, préparer le consommateur à tirer meilleure partie de la portabilité par une campagne de communication, de sensibilisation et de formation et enfin préparer l’ouverture commerciale de la portabilité des numéros. En clair, encore du chemin à faire.
Pourtant, c’est depuis l’année 2010 que le Cameroun s’est engagé dans la portabilité. La loi de 2010 sur les communications électroniques indique en son article 50 alinéa 3 que tout abonné à un réseau de communications électroniques bénéficie du service de la portabilité. En 2012, le Premier ministre a signé un décret d’application fixant les conditions de portabilité des numéros.
C’est en 2013 que le DG de l’ART, Jean-Louis Beh Mengue, lance l’appel d’offres pour la fourniture, l’installation et l’exploitation d’une base de données centralisée en vue de la gestion de la portabilité des numéros mobiles au Cameroun.
La publication des résultats de cet appel d’offres interviendra le 21 juillet 2015. Pourquoi le retard observé ? François Kamgam a ses explications : « Chaque partie a ses propres usages en matière de rédaction des contrats, chaque partie a des intérêts à protéger, qui parfois sont contradictoires aux intérêts des autres, le contrat doit pouvoir gérer sans failles les rapports des parties à transmettre à la base de données de gestion de la portabilité.
Avec tout cela, on peut donc comprendre la complexité d’un tel contrat et le temps qu’il nous a fallu pour nous de le finaliser. Je veux dire pour des gens qui le font pour la première fois et qui en plus ont d’autres choses à faire. »
Le résultat ainsi présenté est le fruit d’une quarantaine de réunions du Comité et de plusieurs séances de travail entre les opérateurs et Huawei.