20 mois après sa remise en liberté, l’ancien directeur général de la Caisse nationale de Prévoyance sociale comparaît, à nouveau, au TCS dans le cadre de cette autre affaire. Pierre-Désiré Engo, l'ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale, emprisonné depuis septembre 1999 a quitté la maison d’arrêt de Kondengui à Yaoundé au soir du 8 mai 2014 dernier. Il avait pu bénéficier des remises de peines décidées par le chef de l’Etat en février 2014, à l’occasion du Cinquantenaire de la Réunification.
Pierre-Désiré Engo n’en a pourtant pas terminé avec la justice camerounaise. Une dernière affaire est toujours en cours d'instruction, mais dans ce dossier, Pierre-Désiré Engo a obtenu une levée de son mandat de dépôt le temps pour le tribunal d'effectuer un supplément d'enquête. Il s'agit donc d'une liberté provisoire puisqu'il a interdiction de quitter le territoire national.
Selon les avocats de la défense et même ceux de l’Etat du Cameroun, il s’agit d’une affaire complexe relative au détournement présumé de 25 milliards de francs. La somme représente les fonds alloués à la construction, en 1998, de l'immeuble siège du centre provincial de la Cnps dans le Littoral. Auparavant, Pierre Désiré Engo avait déjà écopé d’une peine définitive de 15 ans à la Cour suprême en 2005 dans le cadre d’une première affaire ayant trait au recouvrement des loyers d’immeubles et meubles appartenant à la CNPS. La même année, suivait l’ouverture de l’affaire des 25 milliards F. Les fonds dégagés se seraient retrouvés dans le compte de l’ex-DG domicilié au Crédit lyonnais de Paris, France.
Il est question depuis l’ouverture de cet autre procès de statuer sur l’arrêt avant dire-droit (ADD) du 7 mai 2014 qui accordait l’ordonnance de la mainlevée du 15 février 2005 ayant permis à Pierre Désiré Engo de recouvrer sa liberté. Les avocats de l’accusé ont toujours clamé que la commission rogatoire ayant déjà séjourné en France ne produira aucun résultat. Pour eux, les 25 milliards F qu’auraient détourné leur client, n’ont jamais quitté la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Au terme de l’opération de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) du 24 mars 2006, il avait été démontré que «les titres de créance incriminés n’avaient jamais été mutés à la CAA ». Cette procédure a été appelée pour la première fois devant le TCS le 17 mars 2014 par ordonnance de renvoi le 21 août 2012 du tribunal de grande instance du Mfoundi.