L’énorme élévateur de charges émerge d’un fond artificiel. La trentaine de véhicules de travaux publics font des va et vient autour de ce point de mire. Dans ce mini- vallon une autre voie est en cours de construction.
Tout juste à l’orée de la zone portuaire au pied de Bonantonè. Le rond-point de Deido n’est d’ores et déjà plus ce qu’il était. Le complément au nouveau pont sur le Wouri dessine ses contours à un rythme régulier qui a permis de changer complètement la géographie de l’entrée historique de Douala.
De l’autre côté de ce premier carrefour, de petites montagnes de gravier ont été étalées au pied de la petite falaise de Bonamoudourou, largement entamée. En scrutant l’horizon subitement grand, on aperçoit même le célèbre collège Alfred Saker jadis caché par quelques constructions et une végétation plutôt dense pour la zone. Comme en face, de nombreuses résidences et commerces ont disparu. Bien plus vite que l’on ne pensait, au regard du problème des indemnisations que des riverains ont perçu récemment ici à l’improviste.
« On ne savait pas que les travaux allaient s’étendre jusqu’ici », explique une habitante du dernier immeuble de la rue de Bonantonè. Le célèbre établissement de me- nuiserie Anflo a déjà quitté les lieux.
La station-service en face également. Tout comme le grand immeuble qui la surplombait. Nombreux sont ceux aux alentours qui se demandent où s’arrêteront les déguerpissements, le rayon d’action du chantier s’étirant jusque vers la montée Saker, à moitié fermée à la circula- tion. De fait, au regard du trafic qu’engendrera le futur pont en construction, les travaux complémentaires autour du rond-point ont été décidés après le lancement des grands travaux qui enjambent le fleuve voisin.
Hormis les désagréments ordinaires de la poussière et des engorgements, les usagers habituels du Rond-point de Deido n’attendent plus que la nouvelle intersection avec ses voies directes vers les quais portuaires et les industries. « S’ils pouvaient travailler les weekends et les jours fériés, tout irait plus vite», estime un chauffeur de taxi. Son collègue renchérit sur le mode de l’homme satisfait mais qui en veut encore: « Qu’ils nous affichent un grand plan pour qu’on sache à quoi ça va ressembler. »