Le Cameroun et l’Allemagne ont officialisé mardi à Yaoundé la création d’un centre d’innovations vertes agroalimentaires doté d’un financement de 5 millions d’euros, équivalent à 3,2 milliards de francs CFA (6,5 millions de dollars), dans le but d’accroître la productivité et la transformation du secteur agropastoral afin de renforcer son apport à l’économie nationale.
Basé à Yaoundé au sein de l’Agence de coopération internationale allemande (GiZ) sous la coordination d’une responsable, Andrea Wilhelmi-Some, nommée par les autorités de Berlin, ce mécanisme est l’un de ceux ouverts dans un total de douze pays africains et en Inde, pour un financement global de 81 millions d’euros, (environ 52,6 milliards de francs CFA ou 105,3 millions de dollars).
C’est une composante de l’Initiative spéciale “un seul monde sans faim” opérée par le ministère fédéral allemand de la Coopération et du Développement, pour une contribution à la réduction de la pauvreté et de la faim dans le monde. L’objectif visé est la promotion des innovations technologiques pour favoriser la modernisation et la professionnalisation du secteur agricole et rural.
Ces innovations se résument par la promotion de la mécanisation, la mise à disposition des semences améliorées, des fertilisants ou chaînes de froid, le développement d’une agriculture contractuelle autour des unités de transformation, la mise en place d’entreprises spécialisées, la coopération entre les institutions de recherche et les producteurs, l’appui-conseil, la formation initiale et continue sur les nouveaux métiers agricoles et l’accès aux crédits.
Selon l’ambassadeur d’Allemagne au Cameroun, Holger Mahnicke, malgré un fort potentiel agropastoral, “le Cameroun est toujours un importateur net des denrées alimentaires”.
Trois filières de production sont ciblées par le projet : la pomme de terre, le cacao et la volaille. Une extension est envisagée pour les mangues, de même qu’une prolongation de deux ans de la durée d’exécution du projet prévue de 2015 à 2017 dans les régions du Sud-ouest, du Nord-ouest et de l’Adamaoua, et une augmentation du financement alloué, de l’avis de la coordinatrice.
Parmi les résultats attendus, il est mentionné l’amélioration des revenus des petits exploitants, la création d’emplois avec une occupation de 20% pour les jeunes et 35% pour les femmes, et surtout la mise en place des chaînes de valeur pour permettre l’amélioration de la commercialisation des productions.
Pour le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Henri Eyebe Ayissi, cette initiative est une contribution à la mise en œuvre de la Stratégie nationale du développement du secteur rural, qui se traduit par le lancement en septembre du Plan national d’investissement agricole (PNIA) lié à la mise en œuvre du Programme de détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), décidé par l’Union africaine (UA).
Etant donné que c’est l’unique en Afrique centrale, “les retombées de ce centre bénéficieront à la fois au Cameroun et aux pays voisins”, s’est-il félicité. Les autres pays africains bénéficiaires sont l’Ethiopie, le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mali, le Nigeria, la Zambie, le Togo et la Tunisie.