50% des opérations de WorldRemit viennent vers l'Afrique

35634 1478091500380 Catherines Wines, Co-fondatrice et Directrice exécutive de WorldRemit “Etre transparents”

Wed, 2 Nov 2016 Source: journalducameroun.com

Information apportée à Journalducameroun.com par Catherine Wines, directrice exécutive de la société britannique, en séjour au Cameroun, considéré comme un “important pays de réception”  

La moitié des transactions effectuées sur le portail WorldRemit vont vers le continent africain et le tiers des opérations s’effectue sur les portefeuilles mobiles, a appris Journalducameroun.com lundi, 31 octobre, auprès de la directrice exécutive de WorldRemit, Catherine Wines.

La co-fondatrice de cette start-up britannique spécialisée dans les transferts d’argent en ligne effectue une visite au Cameroun, la première d’un haut responsable de la société, depuis le 30 octobre. Elle s’achève ce 02 novembre. Objectif: “rencontrer les partenaires” et envisager les possibilités pour “développer” le réseau. “Notre politique, c’est de développer le réseau et surtout de se faire connaître”, affirme-t-elle.

“Nous sommes en train de voir comment on va gérer l’Afrique; 50% de nos transactions vont vers le continent”. Constat cependant: la structure n’a quasiment pas de bureaux dans les différentes sous-régions de l’Afrique dont l’Afrique centrale, à laquelle appartient le Cameroun, “important pays de réception”, d’après Catherine Wines.


 

“Etre transparents”
WorldRemit, créé en 2010 et lancé en 2011, et qui se présente comme offrant des services “bien moins chers” que ceux offerts par des structures traditionnelles comme Western Union et MoneyGram, a récemment signé un partenariat avec Express Union et MTN. Grâce au premier, signé avec la microfinance, les bénéficiaires de transferts effectués via la plateforme WorldRemit pourront récupérer les fonds dans plus de 700 agences de Express Union disséminées à travers le territoire camerounais. Grâce au second, signé avec l’opérateur de téléphonie mobile MTN, les titulaires de comptes Mobile Money pourront effectuer directement des retraits à travers ces derniers.

“Les nouveaux produits comme le Mobile Money ont beaucoup aidé au développement du service”, explique, ravie, Catherine Wines. Et pour cause: les nouveaux opérateurs qui souhaitent s’implanter en Afrique, dans le domaine du transfert d’argent, font face à certaines difficultés dont les contrats d’exclusivité qui lient souvent plusieurs institutions financières (comme les banques et des microfinances importantes) à Western Union, qui demeure malgré tout l’un des majors du secteur.

Mais ce n’est pas un obstacle insurmontable. La start-up britannique a officialisé, en début septembre, un partenariat avec la Banque Atlantique, pour la réception de fonds en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest.

“Notre mission c’est vraiment d’être transparent; en réduisant les prix et en facilitant les transferts d’argent”, assure celle qui a lancé WorldRemit avec Ismail Ahmed, un entrepreneur d’origine somalienne. Ce dernier, peut-on lire sur le site du service, s’est lancé dans ce secteur après des expériences décevantes qui l’amenaient régulièrement, en tant qu’étudiant, à se déplacer “le long de Londres”, pour envoyer de l'argent à sa famille en Afrique. Arrivé en agence, il fallait faire face à des “frais exorbitants pour des transferts modestes”. Il trouvait ainsi “injuste qu'un secteur qui gère des milliards de dollars chaque année offre un service de si mauvaise qualité à ses clients.”

D’après la Banque mondiale, les transferts de fonds en direction des pays en développement pourraient culminer chaque année à 200 milliards de dollars à l’horizon 2020. En 2004 par exemple, ces montants étaient estimés à 126 milliards de dollars. “Les pays africains ne peuvent se permettent d’être les laissés-pour-compte de cette source de plus en plus importante de financement”, plaide la Banque mondiale.
 

© WorldRemit Concurrence
D’après des chiffres communiqués par WorldRemit à Journalducameroun.com, les transferts d’argent en général envoyés au Cameroun, selon des statistiques accordées à la Banque Mondiale, ont représenté une enveloppe de 1,201 milliard de dollars en 2015.

Sur le segment des transferts en ligne, qui ciblent principalement la diaspora, WorldRemit n’est pas seul sur ce marché. En Europe et aux Etats-Unis, des services semblables existent, à l’instar de: Azimo ou Xoom.

Nouveau venu en Afrique: Squares Union, lancé au Canada par trois Camerounais, à des conditions même plus avantageuses que WorldRemit, en fixant un taux unique de 5,99 dollars canadiens pour des montants compris entre 0 et 1 000 dollars.

“La concurrence est bien”, réagit Cathérine Wines; en expliquant qu’il faut cependant avoir les moyens de sa politique sur le moyen terme.

D’après les chiffres par elle communiqués, WorldRemit en 2016 c’est: des perspectives de revenu de l’ordre de 47 à 50 millions de livres sterling (34 à 36 milliards de F CFA) en fin d’exercice, contre 27 millions de livres sterling en 2015 et seulement 86 000 livres en 2011; un demi million d’opérations par mois soit plus d’un milliard par an.

Source: journalducameroun.com