L’Union Européenne n’entend plus négocier avec l’Afrique Centrale pour un Accord de Partenariat Economique régional. Selon Le Quotidien de l’Économie du 13 décembre 2016, c’est la réponse que les commissaires européens au Commerce, Cecilia Malmström, et à la Coopération Internationale et au Développement, Neven Mimica, ont servie au président de la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEMAC). L’UE préfère se rediriger vers l’Accord Etape du Cameroun.
«Comme indiqué dans notre lettre du 19 juillet dernier, nos services sont à votre disposition pour étudier avec vous les modalités d’adhésion à l’accord d’étape qui est mis en œuvre actuellement entre l’UE et le Cameroun. Nous tenons à rappeler qu’il ne peut s’agir par conséquent de relancer les négociations régionales interrompues en 2011 et en particulier de discuter le texte d’un nouvel accord». Telle est la réponse de la commission de l’UE, en réaction à la proposition d’APE régional de Pierre Moussa, président à la tête de la commission de la CEMAC.
Ainsi, l’UE se redirige pour ce qui est de l’accord de partenariat économique, vers l’APE d’étape entrée en vigueur depuis le 4 octobre 2016 avec le Cameroun. C’est un choix fermé qui est offert à l’Afrique centrale, dont les modalités d’adhésion à l’APE du Cameroun sont précisées par les deux commissaires européens, dans leur correspondance du 27 octobre 2016.
«Ces discussions entre, d’une part, les candidats à l’adhésion et, d’autre part, les parties actuelles à l’accord d’étape pourraient être lancées dans les prochains mois en fonction de la disponibilité de chacune des parties concernées. Nos services prendront prochainement contact avec chacune de ces parties pour établir un premier calendrier de rencontres», écrivent-elles.
Commencées en 2003, les négociations pour un APE régional UE-Afrique centrale ont échoué au bout de 13 ans. Elles étaient interrompues depuis 2011, jusqu’à la perspective de la mise en œuvre de l’APE intérimaire du Cameroun dont l’entrée en vigueur a été vite perçue par la CEMAC comme une menace pour l’intégration sous-régionale.
Manifestement, souligne le journal, l’UE a déjà tourné la page. «Nous pouvons vous assurer que l’Union européenne a beaucoup investi dans les négociations d’un tel accord au cours des treize dernières années et qu’elle a tout fait pour parvenir à un véritable accord commercial, à la fois porteur de développement durable et promoteur d’intégration régionale», écrivaient Cecilia Malmström et Neven Mimica, le 22 juillet dernier.